Collections | Volume 9 | numéro européen

Littérature

Le livre québécois dans toute son actualité !

Josianne Létourneau

Cet article a été rédigé pour le public européen.

Au moment d’écrire ces lignes, le site Les libraires, plateforme désormais célèbre des Librairies indépendantes du Québec, affiche un top 50 des meilleures ventes révélateur de l’ère que nous traversons. Une période sensible aux tendances, certes, car nul n’y échappe, même au coeur d’un univers aussi riche et diversifié que celui du livre québécois. Mais entre la biographie de la personnalité de l’heure ou la chronique sportive dont tout le monde parle, les livres les plus populaires des derniers mois permettent aussi de saisir le pouls d’une sensibilité littéraire. Car, disons-le, ces préférences permettent de constituer un palmarès qui va au-delà de notions simplement comptables.

Partager

Il faut travailler dans le milieu du livre pour réaliser à quel point ce dernier permet, sans contredit, de répondre à une impulsion, de combler un besoin. Lorsqu’il se retrouve devant un libraire, ou un bibliothécaire, le chasseur de livre témoigne parfois d’une inventivité étonnante lorsqu’il est temps pour lui d’avouer l’objet et les raisons profondes de sa quête. Et si la tendance actuelle révèle une volonté d’accéder à de la légèreté (et à tout ce qui correspond à la catégorie « Je veux un livre qui ne soit pas une prise de tête »), on voit également s’exprimer un désir d’aller chercher entre les pages d’un livre des réponses, des explications, de nouvelles voix littéraires ou juste un peu d’apaisement. Mais, il va sans dire que la lecture offre, sans contredit, un enrichissement intellectuel diamétralement opposé au vide mental que procure une partie de Candy crush.

La liste des oeuvres qui suit se veut un reflet des demandes de tous ceux qui franchissent les portes de nos lieux de passage du livre : elle invite au voyage, à la découverte et au bouleversement, tout ça dans un registre de tons destiné à répondre à toutes les envies, des plus existentielles aux plus spontanées !

Suggestions de livres

Jardin radio

Charlotte Biron

« La radio joue, mais ce n’est pas comme avant. Elle devient une présence au centre de mes jours. La seule qui ne m’épuise pas. [...] Avec elle, j’existe. » Premier livre de CHARLOTTE BIRON, finaliste dans la catégorie « Romans et nouvelles » du Prix littéraire du Gouverneur général 2022, le magnifique récit autobiographique Jardin radio développe, page après page, avec sobriété et sensibilité, le thème de la maladie. Amorcé dès les premiers moments de la maladie de l’autrice (elle a été diagnostiquée, en 2014, d’une tumeur à la mâchoire), Jardin radio parcourt, par fragments, les gestes qui accompagnent la convalescence du corps à travers le silence obligé que comblent les voix radiophoniques. Voix de paroles porteuses d’une littérature féminine puissante, mais aussi voix liées à l’enfance, à l’amitié, à la famille, à la nostalgie, racontant la nature même de la douleur qui évolue au fil des jours. Non sans rappeler des oeuvres immenses comme Le lambeau du journaliste Philippe Lançon, Jardin radio, par cette écriture vivante où résonne une conscience inébranlable, par son exploration courageuse de la réalité convalescente, est une lecture qui se dépose sur l’âme avec une délicatesse héroïque d’honnêteté.

Le Quartanier 16€ / 20,95 $

Les allongées

Jennifer Bélanger et Martine Delvaux

Les femmes allongées ne sont pas des paresseuses. De leur position horizontale, elles revendiquent un regard neuf sur une réalité qui aura trop longtemps pesé sur leurs maux, leurs souffrances, mais, également, sur leur légitimité. Exploratrices, écrivaines et intellectuelles, JENNIFER BÉLANGER et MARTINE DELVAUX offrent Les allongées, un livre étonnant, peuplé de phrases extraordinaires, sur l’image de la douleur chronique dans l’art et l’écriture. Et par de courts paragraphes à la ponctuation libre, elles nous font parcourir des univers féminins où l’immobilité n’a rien à voir avec l’inertie. Dépeignant des figures de contes, des peintres, des écrivaines, des intellectuelles, Les allongées dénonce le drame qui vient avec tout ce qui se vit de l’intérieur et dont on doit revendiquer l’existence réelle et le respect. « Le drame des allongées, c’est de se croire toujours déjà en retard, d’où les excès de vitesse, l’impression de devoir en faire plus pour compenser le temps perdu des immobilités, pour faire taire la culpabilité des passages à vide. » Un livre pertinent, riche et créatif qui dénonce avec intelligence un regard social qui tarde à perdre sa pointe accusatrice.

Héliotrope 16€ / 22,95 $

Exercices de joie

Louise Dupré

Maintes fois primée pour ses oeuvres, la poète et écrivaine LOUISE DUPRÉ est, sans aucun doute, l’une des plus grandes et belles voix littéraires du Québec. Une affirmation devant laquelle le très beau recueil Exercices de joie n’a pas à rougir. « [T]u lèves le regard/vers l’espérance de l’aube/et tu l’accueilles dans ta paume. » Poésie du regard clair – poésie qui, face à la réalité, refuse de renoncer à la joie –, les vers de Louise Dupré explorent les formes en alternance, se déploient dans des thèmes qui peuplent une philosophie de l’immédiat, tout près des voix omniprésentes de la conscience et du détachement du monde. Car si le coeur est un muscle habité, la joie, le bonheur, sont-ils davantage une question de pratique qu’une quête inépuisable ? : « on te rend folle/et tu le sais/ mais tu préfères ton tourment/à la maladie/ des coeurs endurcis » ; « tu chantes faux/et mal et misère/mais tu chantes ».

Éditions Bruno Doucey / Le Noroît 15€ / 22 $

Filibuste

Frédérique Côté

Habité par une narration aux accents théâtraux, Filibuste de la primo-romancière FRÉDÉRIQUE CÔTÉ nous fait entrer dans une intimité familiale peuplée de voix féminines où l’amour filial et la sororité cherchent à percer la coquille du silence paternel, de la dynamique du blâme et du poids du ressentiment. Aussi, lorsqu’un accident vient fracasser l’équilibre déjà précaire de ce huis clos habité de biches aux abois, les voix fusent, toujours les mêmes, celles de la mère, de Delphine, de Flavie et de Bébé, comparant l’ampleur de leurs drames personnels aux rebondissements de la télé-réalité qui les passionne (du moins, certaines d’entre elles…). Référence directe au filibuster historique livré par la sénatrice démocrate Wendy Davis au Sénat texan le 25 juin 2013, le roman de Frédérique Côté livre, entre deux soupers dominicaux, les pensées de quatre femmes dont l’univers chargé de mots se heurte souvent à la puissance dévastatrice des tabous familiaux.

Anne Carrière / Le Cheval d'août 17,90€ / 20,95 $

Seuil de tolérance

Thomas King

Essayiste (L’Indien malcommode, Boréal), poète (Fragments d’un monde en ruine, Mémoire d’encrier) et écrivain, le brillant THOMAS KING surprend encore une fois avec Seuil de tolérance, roman d’un éclectisme savoureux dont la trame sociale flirte avec le réalisme magique, la comédie douce-amère et le polar non conventionnel. Avec un ton qui réussit tout aussi aisément dans l’humour que dans la revendication, le livre de Thomas King nous transporte dans la vie peu banale de Jeremiah Camp, oracle ayant fait voeu de silence. Après avoir côtoyé les puissances économiques du monde d’un peu trop près, l’esthète coule des jours plus tranquilles dans sa réserve peuplée de personnages plus excentriques les uns que les autres. Mais entre les menaces d’éviction que subit sa communauté et les croix du cimetière qu’il persiste à arracher, Jeremiah verra son quotidien perturbé par ce passé peu lointain où il réussissait à prédire la mort des gens et, surtout, celles des privilégiés.

Mémoire d’encrier 23€ / 29,95 $

Mouron des champs

Marie-Hélène Voyer

« Je pense souvent à vous/à moi dans la continuité de vous/au curieux maillage de nos voix/dans l’écho de vous. » Deuxième recueil de poésie de MARIE-HÉLÈNE VOYER publié chez La Peuplade après le puissant Expo habitat, Mouron des champs se tourne, d’abord, vers les femmes du passé, celles qui ont subi, puis ont réussi à se séparer des socles, de l’immobilité, des conventions, des bondieuseries pour prendre à bras-le-corps l’air sauvage, la rébellion, et même devenir conspiratrices. Parcourant les lieux familiers, les espaces et les objets porteurs de sacré et de secrets, la poésie de Marie-Hélène Voyer visite aussi la figure maternelle dans un murmure de vers chargés d’amour, de lumière et de fragilité, dans une suite qui illustre la perte, les cendres et la mélancolie : « ma mère est une oie/un fantôme très blanc/je l’étends sur la corde [...] j’exhibe son sacrifice/mon regret lumineux ». Émouvant, Mouron des champs rend hommage aux fleurs rampantes mais belles qui, tout près de la terre, ont cherché, à force d’éclore, à vivre, à soigner, à s’épanouir.

La Peuplade 18€ / 21,95 $

Rien de beau sur la guerre

Maï Nguyen et Patrick Froelich

Délicatement porté par la voix de MAÏ NGUYEN et par la plume sobre de PATRICK FROELICH, Rien de beau sur la guerre témoigne du récit des souvenirs de toute la famille Nguyen autour de leur fuite du Vietnam le jour de la chute de Saïgon, le 30 avril 1975. Bribes de conversations téléphoniques, mémoire morcelée, scènes de vie marquées par la violence impitoyable de la guerre ; les brefs chapitres de Rien de beau sur la guerre font s’alterner le récit de Maï et une appréciable contextualisation historique dans laquelle se campe cet héritage familial traumatique. Au-delà de la charge de violence que revêt le récit se révèle la force des liens qui unissent
Maï à sa famille et qui forme, en fait, la grande mémoire collective de ces événements ne pouvant être racontés sans l’intervention ou les confidences de l’un et de l’autre.

Les éditions du passage 18€ / 25,95 $

La dot de Sara

Marie-Célie Agnant

D’abord édité aux Éditions du remue-ménage en 1995, La dot de Sara, premier roman de MARIE-CÉLIE AGNANT, qui en a publié plusieurs autres depuis, est devenu un incontournable sur les tablettes des libraires québécois. Ayant d’abord proposé une réédition en format poche de cette oeuvre en 2010, les éditrices rendent aujourd’hui à cet ouvrage son éclat et son identité fondamentale en offrant une édition bilingue français–créole haïtien, chose rare non seulement en édition québécoise, mais également dans le catalogue francophone. Magnifique et émouvant roman narré par une grand-mère qui navigue entre son amour pour sa fille, son attachement grandissant pour sa petite fille et ses souvenirs, La dot de Sara raconte la diaspora haïtienne à travers le prisme puissant des maternités, celle du corps comme celle de la terre.

Éditions du remue-ménage 22€ / 26,95 $

Noces de coton

9782764627020

Sélectionné au prix Goncourt en 2009 pour Les pieds sales, son premier roman publié chez Boréal, l’écrivain d’origine togolaise EDEM AWUMEY en est maintenant à son cinquième titre avec cette maison québécoise. Huis clos installant d’emblée une tension efficace enveloppée de mystère, Noces de coton fait glisser le lecteur dans la peau du narrateur, un journaliste se retrouvant, pieds et poings liés, à la merci du Vieux Toby. La furie du vieil homme – qui réclame la coquette somme de 200 millions à ce qu’il nomme « La Firme » – semble dirigée vers une exposition de photos, La Danse des paysans, pastiche de Bruegel qu’il menace de faire brûler pièce par
pièce, ainsi que son otage, s’il n’obtient pas satisfaction. Fébrile, haletante, maîtrisée, la plume d’Edem Awumey capture notre attention, nous entraînant dans une histoire qui traversera l’Histoire aussi puissamment que les murs fragiles d’un musée.

Éditions du Boréal 21€ / 27,95 $

Glu

Clémence Dumas-Côté

Le dictionnaire Le Robert définit la glu comme une « matière végétale visqueuse et collante », le genre de substance destinée à piéger des êtres inoffensifs. Légers, fragiles. Comme les insectes. Ou les oiseaux. Ou une créature volatile comme semble l’être la narratrice du troisième livre de CLÉMENCE DUMAS-CÔTÉ publié aux Herbes rouges. Précédé par deux recueils de poésie, Glu, premier roman de l’autrice, exprime à travers la fragilité des objets, de ceux qui glissent trop souvent entre les mains, l’instabilité inquiétante de ses personnages. Entre extraits de podcast et promenades dans Parc-Extension, Glu raconte l’obsession d’une jeune femme pour le suicide de son voisin, une idée fixe qui aura des répercussions inquiétantes sur tous les aspects de sa vie de femme et de mère.

Les Herbes rouges 22€ / 23,95 $

Sauf quand je suis un aréna

Frédérique Marseille

Difficile de croire que Sauf quand je suis un aréna est le premier roman de FRÉDÉRIQUE MARSEILLE tant l’écriture séduit par son rythme et son humour unique dès les premières pages, déployant un petit monde doux-amer teinté d’absurde très représentatif du catalogue unique des Éditions de Ta Mère. Ainsi, Sauf quand je suis un aréna, c’est une rencontre irrésistible avec cette jeune narratrice propriétaire d’un aréna et qui, entre triples axels et arômes de poutine, oublie parfois de verrouiller le local où est rangée la Zamboni de Mme Elizabeth. C’est aussi un roman qui parle de rupture, d’odeur d’eau de javel et de soirée spaghetti avec une poésie chargée de tendresse et de vulnérabilité.

Les Éditions de Ta Mère 22€ / 22 $

Le sanatorium des écrivains

Suzanne Myre

Récipiendaire du prix Adrienne-Choquette en 2004 pour son deuxième recueil de nouvelles Nouvelles d’autres mères, l’écrivaine SUZANNE MYRE a d’abord marqué les lecteurs et lectrices par sa maestria de la nouvelle et par des personnages féminins puissants. Publiée pour la première fois aux éditions L’instant même, elle nous régale de son humour inimitable avec son troisième roman Le sanatorium des écrivains. « Vous êtes en panne d’inspiration ? Votre oeuvre n’avance pas comme vous le souhaiteriez ? Vous avez besoin du coup de pied que vous êtes incapable de vous assener par vous-même ? Notre Sanatorium pour auteurs désespérés est la solution. » C’est à cette intrigante annonce publicitaire que répondra Christian Granger, riche héritier, primo-romancier désabusé et nouvellement « célibataire » tournant en rond sans arriver à écrire une seule ligne dans son humble trois et demi. Une décision qui l’entraînera dans un endroit qu’il n’aurait jamais pu imaginer…

L’instant même 29€ / 31,95 $

Territoire de trappe

Sébastien Gagnon et Michel Lemieux

« Si l’on plie une carte de l’Amérique dans un certain angle, le Texas se rabat dans une symétrie presque parfaite sur cette partie de territoire rigoureux. » Entrer dans Territoire de trappe est une expérience atmosphérique immédiate tant le roman installe dès les premières pages la brutalité implacable d’un univers d’autant plus perturbant qu’il semble réaliste. Et bien ancré dans le corps même de ses personnages. C’est d’ailleurs cette cruauté qui s’abat sur le petit monde de Léon qui, de retour chez lui pour fêter Noël, apprend les morts de sa femme et sa fille, cette dernière ayant été retrouvée noyée dans un cours d’eau pourtant pas assez profond pour entraîner un décès… Lauréats d’un des prix littéraires du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean dans la catégorie « Roman » pour cette première collaboration, SÉBASTIEN GAGNON et MICHEL LEMIEUX nous plongent, littéralement, dans les eaux sombres d’une histoire sans pitié qui traque les méchants. Et les abat, un à un.

Triptyque 24,50€ / 26,95 $

L’univers de Constance Prévost

Amélie Vallée

Dans un registre lumineux, l’autrice AMÉLIE VALLÉE entraîne ses lecteurs et lectrices sur un territoire léger, pétillant et amoureux, dans L’univers de Constance Prévost. Douze ans après s’être rencontrés durant une mémorable initiation universitaire, Etienne, Tess et Constance demeurent inséparables. Mais s’ils sont tous les trois sur le marché du travail, Constance semble être la seule à peiner sur celui du célibat. Désespérés des échecs successifs de leur amie, et craignant qu’elle finisse par en perdre sa vision positive de l’amour, ses deux comparses la convainquent de s’inscrire à un site de rencontres, prévoyant soumettre tous les aspirants au titre d’amoureux à une grille de sélection rigoureuse. Drôle, rempli de rebondissements, L’univers de Constance Prévost offre un divertissement littéraire hors pair !

Les Éditeurs réunis 16,90€ / 24,95 $

La musique déréglée du monde

Karim Akouche

« Je voulais offrir mon lapin blanc et idiot aux enfants des rues de notre pays blessé et plein de trous, mais Papy a refusé. Il m’a dit que c’est un totem qui nous protégeait contre les maladies et les tatatata des kalachs. » Obsédé par les kangourous et les ours blancs, l’attendrissant Sol, soucieux des jardins de têtes bien cultivés, vit au creux du maquis avec son papy, son âne et son lapin blanc. Futur Picasso ou futur poète, le garçon nous offre sa fantaisie et son regard candide, fenêtres narratives du roman, pour tromper les horreurs de la guerre. Une inventivité qui lui sera nécessaire lorsque ses repères immédiats disparaîtront. Quatrième roman du poète, romancier et chroniqueur KARIM AKOUCHE, La musique déréglée du monde invente un langage de survie qui voyage sur les

Druide 30€ / 29,95 $

Le fil du vivant

Elsa Pépin

Fiction écologique, Le fil du vivant d’ELSA PÉPIN ? Oui… Mais pas uniquement. L’autrice, qui nous a offert Les sanguines chez le même éditeur (Alto), poursuit avec ce deuxième roman son exploration littéraire des limites : celles du corps mais, également, celles des rôles que nous revêtons… et dont les obligations, goulûment, nous dévorent. Un thème qui s’exprime dans ces pluies diluviennes qui poussent Iona à fuir Montréal, contre son gré, avec ses deux enfants, trame actuelle qui se superpose au passé de la jeune mère et dans lequel vit encore le fantôme famélique mais poétique de Vas : « Je suis une dopée dévorée par sa dose. Une ogresse mise au four par Hansel et Gretel. Les mangeurs finissent bouffés. La vie roule sur elle-même. » Et dans ce combat intérieur entre la puissance implacable de la montée des eaux et celle de ses envies, Iona fera face à cette cruelle insatiabilité du monde que la plume d’Elsa Pépin raconte à merveille.

Alto 23,50€ / 25,95 $