Des livres pour s’inspirer et apprendre

À l’occasion du 400^e anniversaire du premier établissement français en territoire acadien, en 2004, le journal néo-brunswickois L’Acadie Nouvelle publiait une série de chroniques revisitant des événements historiques s’étant déroulés entre 1604 et 1713; mettant en lumière les pionniers et les pionnières du peuple acadien. Pour la publication du livre Les premiers pas de l’Acadie – 1604-1713, l’autrice Caroline St-Louis, spécialisée en histoire acadienne du XVII^e siècle, a regroupé ces chroniques qui mettent de l’avant ce qu’elle appelle elle-même « la petite histoire humaine ». C’est par ordre chronologique que nous faisons la rencontre des Bourgeois, des Landry ou encore des Hébert, premières familles acadiennes, puis de celle qu’on surnomme la première héroïne acadienne : Françoise-Marie Jacquelin. Saviez-vous que le premier théâtre d’Amérique du Nord a vu le jour à Port-Royal en novembre 1606 ? On y présentait des divinités de la mer et des autochtones dans des embarcations, accompagné du dieu Neptune. L’ouvrage de vulgarisation historique est agrémenté d’une iconographie inédite et d’une riche bibliographie.

Si nous connaissons bien l’année 1759 comme étant celle de la bataille des Plaines d’Abraham menant à la chute du régime français en Nouvelle-France, nous en connaissons un peu moins les ramifications mondiales. La Commission des champs de bataille nationaux, en collaboration avec l’historienne et conservatrice du patrimoine Hélène Quimper, a récemment fait paraître un ouvrage de synthèse qui aborde non seulement la bataille, mais aussi les tensions, la guerre et le siège qui y a mené. Présentant les recherches historiographiques les plus récentes, Les Plaines d’Abraham détaille également le dur hiver passé par les troupes françaises à la suite de la défaite, ainsi que la tentative de revanche. Il met également l’accent sur l’héritage immatériel laissé par ces événements historiques. Les textes sont accompagnés de documents iconographiques et imprimés, dont certains ont rarement été révélés au grand public, ainsi que des cartes et tableaux qui permettent aux lecteurs et lectrices de revivre toute cette période charnière de l’histoire.

Née de la collaboration entre le ministère de la Culture et des Communications et le musée Pointe-à-Callière, la collection « Archéologie du Québec » permet depuis 2015 de découvrir, par les nombreux résultats de recherches archéologiques des soixante dernières années, la richesse du patrimoine québécois. Présenter l’archéologie sous l’axe des éléments de la nature, c’est possible ? Après l’air, l’eau et la terre, c’est au tour du feu d’être mis de l’avant par les archéologues Christian Gates St-Pierre et Yves Monette. Le feu pour se réchauffer, pour s’éclairer, mais aussi pour favoriser le développement de diverses technologies. Le feu qui permet la socialisation, le feu qui détruit, mais qui préserve également. Ce thème permet d’explorer différents coins de la province et différentes périodes de l’histoire. L’ouvrage est superbement illustré, autant par des cartes que par des photos d’artéfacts ou de sites archéologiques.

Depuis les années 1970, le Grand Théâtre de Québec est un lieu de diffusion des arts de la scène important de la ville de Québec. Publié pour souligner les 50 ans de ce lieu mythique, sous la direction de Louis Jolicœur et André Morency, Le Grand Théâtre de Québec: l’histoire vivante d’une scène d’exception est un livre qu’on aimera feuilleter, autant pour les faits historiques qui s’y retrouvent que pour les anecdotes racontées par ceux et celles qui ont été marqués et ont marqué ce lieu. L’ouvrage de près de 400 pages, tout en couleurs, regorge de photos d’archives et de découpes de journaux. On le sait, lorsqu’on parle de culture, la politique n’est jamais bien loin, et le Grand Théâtre n’y échappe pas. Devant au départ être inauguré pour le 100^e anniversaire de la Confédération, il l’a finalement été 4 ans plus tard. Si le bâtiment est aujourd’hui protégé par un écrin de verre, la mémoire du Grand Théâtre est, quant à elle, pleinement conservée avec la publication de ce livre de référence accessible à tous.

Se réapproprier l’espace public pour en faire un lieu convivial, en faire un jardin en permaculture, poursuivre le verdissement du quartier, c’est ce qu’ont fait en 2017 des résidents et résidentes de Rosemont–La Petite-Patrie, à Montréal. L’engagement pousse là où on le sème aborde, via l’exemple du Carré Casgrain, le renouveau de l’engagement politique des citoyens et citoyennes. Chercheuses en sciences sociales, Françoise Montambeault, Laurence Bherer et Geneviève Cloutier ont récolté à différents moments les témoignages des membres du projet collectif. Illustré par Emmanuelle Dufour, le livre, divisé en trois parties, explore les différentes façons d’investir l’espace public ainsi que les diverses approches pour renforcer les liens dans un quartier. Malgré le statut éphémère du Carré Casgrain, le terrain se trouvant sur un espace transitoire, les autrices présentent les possibilités de pérennisation de cette initiative. La démarche ainsi décrite pourra inspirer de nombreux lecteurs et lectrices qui souhaitent dynamiser leur espace de vie.

Fleuve, forêts, lacs, montagnes, rivières; le Québec regorge de lieux plus magnifiques les uns que les autres pour des sorties en plein air. Alors, comment choisir la prochaine destination? Pour le superbe album Les 150 plus beaux sites de plein air au Québec, les rédacteurs et rédactrices des Guides de voyage Ulysse ont sélectionné des destinations incontournables. Le guide les regroupe par saison et explique pourquoi il est plus intéressant de fréquenter le Parc régional du Mont-Ham au printemps, alors que l’été est la saison idéale pour visiter la Station Uapishka. Chaque fiche, clairement détaillée, offre une brève description des lieux ainsi que des activités à ne pas manquer. Les auteurs et autrices ont eu la bonne idée d’enrichir les fiches avec quelques trucs « bons à savoir » pour profiter pleinement du site choisi. Agrémenté de photos toutes plus invitantes les unes que les autres, ce livre permettra aux voyageurs de profiter facilement des beautés du Québec toute l’année !

S’il est un ouvrage d’actualité, c’est bien La face cachée du grand monde des microbes du biologiste Boucar Diouf. S’intéressant au monde des microbes depuis belle lurette, ce dernier se demande aujourd’hui, en ces années de pandémie, si l’humain n’empiéterait pas un peu trop sur la nature, provoquant ainsi l’émergence de maladies microbiennes. Vulgarisateur hors pair, l’auteur nous raconte l’histoire de ce monde infiniment petit, et de quelle façon notre destin est intimement lié à la vie des microbes. Il ne faut d’ailleurs pas oublier qu’on doit à ces êtres des produits comme le vin, la bière ou encore les produits fermentés, et que ce sont les bactéries qui nous ont fait découvrir les antibiotiques. Chaque chapitre du livre s’accompagne de superbes dessins de l’auteur et illustrateur Vigg, ce qui ajoute une dynamique accessible au texte, malgré le sujet qui pourrait sembler complexe.  Boucar aime la sagesse des anciens… et les microbes ont 3,5 milliards d’années!

Art et temps : l’art et l’immortalité, du fondateur de la maison de disque ATMA, Michel Laverdière, est un livre assurément indispensable pour tous les passionnés d’histoire de l’art. C’est dans le cadre d’un colloque imaginaire que l’auteur convoque une centaine d’artistes, qu’ils soient morts ou vivants, et se permet d’imaginer des échanges, des débats idéologiques et des discussions improbables. Au cœur du guide, lecteurs et lectrices trouveront le « verbatim fidèle et complet de trois sessions » de ce grand colloque fictif. Tous les grands noms de l’art moderne et contemporain s’y croisent, influencés parfois par la pensée d’icônes de la Renaissance. Les échanges, entrecoupés par l’intervention d’un animateur, sont brefs et s’accompagnent d’un dessin d’une œuvre majeure de chaque artiste. Inspiré de la pensée du médecin grec Hippocrate « La vie est courte, l’art est long ou éternel » et de l’émission culturelle diffusée à la télévision de Radio-Canada Les grands esprits, ce livre permettra à tout type de lecteur ou lectrice d’en apprendre sur l’évolution de l’art.

Hommage à Riopelle par Gaudreau est le second titre de la collection « Hommage à un grand peintre disparu » des Éditions Sylvain Harvey. Après s’être intéressé à l’œuvre de Van Gogh, le peintre Jean Gaudreau a décidé de plonger dans l’univers du grand Jean-Paul Riopelle. L’auteur Robert Bernier explique, défi de taille s’il en est, que la démarche artistique des deux artistes emprunte parfois des chemins similaires : pendant les premières années de sa carrière, Jean Gaudreau consacrait son art aux paysages charlevoisiens; Riopelle, lui se servait du même décor pour l’une de ses dernières expositions importantes. Pour cet ouvrage, Gaudreau a décidé d’arrêter son choix thématique sur celui des oies. On apprendra d’ailleurs que les oies font déjà, à partir de 1945, apparition dans l’œuvre de Riopelle, soit plusieurs années avant sa célèbre série des oies des années 1980. Ne s’inspirant pas d’un tableau en particulier, mais de l’œuvre en général du grand maître, l’approche de Gaudreau se distingue par ses couleurs vives et le mouvement créé dans chacune des toiles. À l’aube du centenaire de Riopelle, il fait bon de revisiter son œuvre autrement.

Signaux faibles, de l’artiste Marie-Christine Mathieu et du professeur titulaire au Département de littératures et de langues du monde de l’Université de Montréal Simon Harel, est un objet littéraire faisant partie de la collection « Phosphore » des Presses de l’Université Laval, dédiée aux écrits d’artistes abordant la recherche sur l’art. Le livre de photos s’articule autour du sujet de l’itinérance, de l’impact du développement économique sur le paysage, mais également d’un récit qu’on peut qualifier d’abstrait considérant la technique photographique utilisée. En effet, la photographe a utilisé un système de caméras obscures à l’intérieur d’un camion, produisant une série de 24 sténopés. L’utilisation de ce procédé provoque une perte de repère autant par la luminosité réduite que par le grain de l’image. Sur les photographies se superposent plusieurs couches de textes, en transparence, dont certains passages sont mis en évidence, comme si en s’approchant de l’image, le grain de la photo révélait davantage de détails. C’est assurément un ouvrage qu’on se plaira à ouvrir au hasard, régulièrement, ne serait-ce que pour y trouver chaque fois une nouvelle particularité.

Toute l’histoire de l’art, sous la direction de Iain Zaczek, est un excellent ouvrage pour quiconque voudrait s’initier à l’histoire de l’art occidental. Cette étude de l’histoire de l’art richement illustrée est présentée sous forme chronologique de la préhistoire à nos jours, mettant ainsi en évidence les relations entre des œuvres significatives et des événements marquants. Cette approche facilite la compréhension des influences autant politiques, économiques que sociales sur de grands chefs-d’œuvre de notre monde. La ligne du temps est particulièrement détaillée tout au long des pages et est accompagnée de brefs encadrés qui rendent l’ouvrage agréable à consulter.

Être parent, on le sait, ce n’est pas facile tous les jours et la recette miracle, bien sûr, n’existe pas. Survivre à la parentalité et plus encore n’est donc pas un guide dévoilant les grands secrets de la parentalité, mais plutôt un ouvrage qui facilite le quotidien des parents. L’autrice Julie Champagne, qui est elle-même maman de jeunes enfants dans un quotidien éclaté, propose des trucs amusants sur le ton de la bienveillance pour se sortir la tête de l’eau de ce qu’elle appelle affectueusement « les périls de la parentalité ». Couvrant la période de vie de 0 à 12 ans, elle aborde l’alimentation autonome des bébés, le sommeil, la gestion des écrans, la routine des devoirs ou encore la gestion des crises. Ce livre, dont le propos est accompagné des dessins de l’illustratrice Bach, se veut un « hommage à la vie de famille tout-terrain », c’est-à-dire authentiquement imparfaite.