Colette Dufresne a plongé dans l’aventure dès 1985. Alors qu’elle faisait des études collégiales en bibliotechnique, Michel, son vétérinaire, lui a offert d’aller représenter sa nouvelle boîte dans un salon du livre, à Sherbrooke. La passionnée de livres et d’animaux a sauté sur l’occasion. « Je n’avais jamais participé à un salon du livre, je ne savais pas ce que c’était ! », note celle qui est maintenant éditrice et vice-présidente de la maison d’édition.
Elle accepte ensuite d’aller donner un coup de main aux vétérinaires pour deux mois – qui sont devenus 37 ans. « J’avais deux téléphones. Un pour répondre à ceux qui appelaient les Éditions Michel Quintin et un autre pour répondre aux clients de la clinique vétérinaire, raconte-t-elle. Le matin on recevait des clients, des chiens attendaient dans la salle d’attente, et l’après-midi on faisait des boîtes pour envoyer des livres. »
Si la clinique n’avait pas existé pour donner un toit et les ressources financières nécessaires à la production de livres, il n’y aurait tout simplement pas eu de maison d’édition. L’expertise des vétérinaires a été mise à profit non seulement dans l’édition des livres, mais aussi dans la constitution d’un bassin d’auteurs spécialisés pour rédiger des livres de référence. « Au début, j’ai tapé des manuscrits à partir d’enregistrements sur des dictaphones, sur un ordinateur de location », se souvient Colette Dufresne, en citant Hurlement, de Marcel Duquette, un ouvrage dont le vocabulaire technique lui avait donné, à l’époque, bien du fil à retordre.
À partir de l’an 2000, la clinique et les éditions se sont distancées, même si Michel Quintin a continué d’exercer de front les métiers de vétérinaire et d’éditeur. « On avait deux bâtisses voisines. Michel venait aux Éditions le matin et vers 11 h il mettait son manteau et son chapeau et traversait dans l’autre immeuble pour aller à la clinique », relate Colette Dufresne.
Après plus de trois décennies de cette stimulante, mais exigeante routine, le vétérinaire-éditeur (qui cosigne aussi de nombreux titres du catalogue) demande à sa consœur s’il ne serait pas temps de diminuer la cadence.
« Mais moi, si on commençait à ralentir le rythme, ça ne me m’intéressait plus ! indique-t-elle. Je croyais au contraire qu’il fallait aller de l’avant, grossir, déménager dans la métropole, être dans le feu de l’action. À Waterloo, on essayait d’accueillir nos auteurs, mais c’était surtout ceux de longue date qui se déplaçaient. On a pris un grand local à Montréal, avec de la place pour recevoir. Maintenant, on a accès à davantage de collaborateurs. »
« On avait deux bâtisses voisines. Michel venait aux éditions le matin et vers 11 h il mettait son manteau et son chapeau et traversait dans l’autre immeuble pour aller à la clinique. »
– Colette Dufresne
Avant la pandémie et le confinement, la résidente de Shefford se rendait à Montréal trois jours par semaine. Sophane Beaudin-Quintin, le fils des deux fondateurs, faisait le trajet inverse vers Waterloo depuis qu’il avait rejoint l’entreprise familiale en 2016 et jusqu’au déménagement en 2017. Avec des journées plus calmes à la maison pour se concentrer sur les livres à éditer et les journées plus animées au bureau de Montréal où les idées fusent et les conservations s’enchaînent, Colette Dufresne jugeait qu’elle avait un bel équilibre – qu’il lui tarde de retrouver une fois la crise sanitaire passée.
L’expansion des Éditions Michel Quintin s’est accélérée ces dernières années, avec la prise en charge de la commercialisation par Sophane Beaudin-Quintin, l’embauche d’une personne qui se consacre à la vente de droits et d’une autre qui se dédie aux évènements et aux communications.
« Maintenant je dirais que l’équipe est complète, indique Colette Dufresne. J’ai deux adjointes qui travaillent avec moi sur la production. Il y a un employé à Waterloo pour s’occuper des commandes, puisque notre entrepôt est demeuré là-bas. On a aussi une éditrice qui s’occupe spécifiquement des guides nature, une graphiste et plusieurs pigistes. »
Le dernier grand chantier de la maison a été de bonifier son site Web. Un bon coup qui permet de mettre les titres du fond en valeur, de promouvoir l’ensemble de leur catalogue et de diffuser du contenu complémentaire aux livres.
« Nous avons eu des propositions de capsules avec certains de nos personnages, nous continuons de développer nos livres numériques. Même si la littérature est notre cheval de bataille, on travaille avec les nouvelles technologies, on va de l’avant ! », se réjouit Colette Dufresne.
Un catalogue bien fourni
La locomotive des Éditions Michel Quintin est la collection « Savais-tu ? » qui comporte plus de 70 titres combinant des blagues d’Alain Bergeron, des dessins de Sampar et des renseignements sur les animaux rassemblés par Michel Quintin.
« Au début, on a eu beaucoup de difficulté à partir cette collection-là, indique Colette Dufresne. Ce n’était ni une BD ni un documentaire, donc les libraires ne savaient pas où la classer. Les livres étaient petits et semblaient perdus sur les rayons parmi les gros albums. Le distributeur n’embarquait pas, mais on a continué, on a poussé, on y a cru. »
La persévérance a été payante. Après avoir publié quelques titres, les Éditions Michel Quintin décident de les regrouper dans des présentoirs et la collection trouve sa place en librairie. « Là, ça a décollé ! », se souvient l’éditrice.
Les titres sont d’abord publiés uniquement en noir et blanc, mais la demande pour des éditions en couleurs est forte. Pour maintenir ses coûts de production et garder des prix de détail compétitifs, l’entreprise se tourne vers la Chine pour l’impression de ses titres en couleurs. « On imprime tout ce qu’on peut au Québec, mais dès qu’il est question de couleurs, de couverts cartonnés ou de reliure spiralée, il faut aller à l’extérieur, sinon on devrait mettre un prix de détail beaucoup trop élevé. »
À la grande surprise de Colette Dufresne, les ventes des versions en noir et blanc (dont le 75e titre sortira à l’automne) ne diminuent pas malgré la sortie de la version colorée (qui compte 71 livres). « On a donc continué à faire les deux : à sortir d’abord le titre en noir et blanc, puis en couleurs, deux ans plus tard. »
« On a la passion de transmettre de l’information, aux jeunes en particulier. On vulgarise l’information scientifique pour rejoindre le plus large lectorat possible. »
– Colette Dufresne
La collection a été amorcée avec un titre sur les dinosaures, puis s’est concentrée sur les animaux malaimés, comme les araignées, les scorpions, les chauves-souris. Des animaux plus mignons (koalas et pandas) figurent dans les plus récentes parutions. Une dizaine de titres spéciaux, qui se penchent sur les comportements des mères, des pères, ou encore sur les rituels amoureux ou les amitiés les plus improbables du monde animal, complètent l’offre.
Les animaux, la nature et l’environnement font partie de l’ADN des Éditions Michel Quintin. « On a la passion de transmettre de l’information, aux jeunes en particulier. On vulgarise l’information scientifique pour rejoindre le plus large lectorat possible, note Colette Dufresne. Au fil du temps, le catalogue s’est diversifié. En plus des publications documentaires, il contient maintenant des romans pour adultes et adolescents, des albums et des bandes dessinées.
« Un moment donné, on s’est fait dire par notre distributeur qu’on pourrait élargir notre catalogue, sans que ça n’enlève rien à notre spécialité, raconte l’éditrice. On a décidé d’y aller. On était un peu inquiet, on avait peur de perdre “le focus”, mais comme on est à l’écoute des jeunes, on a de bons instincts. »
Elle nomme notamment la collection « La ferme de la Haute-Cour », écrite par Carine Paquin et illustrée par Laurence Dechassey. À travers l’histoire d’un coq qui voudrait être né poule, d’une dinde qui souhaite faire valoir son droit à l’égalité et d’un cochon qui cherche à sensibiliser ses comparses à la notion de consentement, les tout-petits s’initient à plusieurs concepts du vivre-ensemble. « La vache qui voulait faire sa place racontera l’arrivée d’une vache Highland à la ferme. C’est toute une leçon sur la diversité ! » annonce l’éditrice.
« C’est certain qu’on est toujours attirés par une série qui aurait un chien vedette, on a toujours le goût des animaux, mais on a fait de la fantasy et du fantastique et ça a très bien fonctionné », souligne l’éditrice, qui a un faible pour les titres qui sortent de l’ordinaire. En BD, elle cite La tribu, une série sur la vie de famille écrite par Lapuss’ et dessinée par Jean-Philippe Morin, qui s’adresse aux parents.
Pour les romans, elle vise des séries ni trop longues – puisque le lectorat décline invariablement de tome en tome –, ni trop courtes, afin d’orchestrer des opérations qui allient publicité, visibilité en librairie et ventes de droits à l’international pour plusieurs livres à la fois. Aux Éditions Michel Quintin, les collections sont légion. « Parce qu’elles donnent toutes les chances à nos titres, explique Colette Dufresne. On les alimente régulièrement, ce qui nous garantit une place en librairie. »
Le défi ? Trouver de bons filons. La collection « Connais-tu ? » consacrée à des personnalités comme Albert Einstein, Agatha Christie et Rosa Parks, est complète après 26 titres. Alors que « Les Dragouilles », ces patates-dragons qui permettent de faire découvrir les grandes villes de la planète, continuent sur leur lancée avec déjà 22 titres « officiels » et plusieurs déclinaisons spéciales, « À l’école » ou « En vacances », par exemple. « L’idée des continents et des couleurs des Dragouilles, le fait que ce soit un tome par ville et le côté informatif nous a beaucoup intéressés, souligne l’éditrice. On a fini par trouver une formule autour de l’idée de départ plutôt flyée. » Le talent des duos créatifs penche aussi dans la balance. Pour les Dragouilles, la rigueur de Karine Gottot, qui s’assure de corroborer ses informations avec quelqu’un qui habite la ville vedette de son livre, et les dessins éclatés de Maxim Cyr rendent la collection doublement attrayante.
Les livres de référence continuent d’occuper une place dans le catalogue de la maison. Le guide Paquin-Caron des oiseaux du Québec a été et demeure un « gros coup », selon Colette Dufresne. Un livre qui roule bien depuis sa sortie et pour lequel la demande est constante. « La beauté avec les guides, c’est que ce sont des livres de fond », note-t-elle. « Puisqu’on n’aime pas pilonner ni liquider, on veut des titres qui vont durer. »
Sampar : drôles de bêtes humaines
Dans les illustrations de Samuel Parent (alias Sampar), les animaux ont toujours eu une place de choix. D’abord dans la revue Safarir, puis dans la collection « Savais-tu ? » et enfin dans plusieurs projets de médiation, où les bêtes de tout acabit sont parfois de bien meilleurs porte-parole que leurs frères humains. « Le monde animal est un sujet vaste et super stimulant. Après plus de vingt ans, je ne me tanne pas ! », lance l’illustrateur.
Sa collaboration avec les Éditions Michel Quintin remonte à 2001. Avec son complice Alain Bergeron, il avait proposé à l’éditeur de créer un album rassemblant des blagues qui mettaient en vedette des animaux. « Michel nous avait soumis une autre approche, soit d’approfondir le sujet, en ajoutant des informations vérifiées », raconte Sampar. « Ça nous permettait d’aller plus loin dans les gags, en utilisant des informations scientifiques et grâce aux phrases écrites au bas des images. »
« Les animaux choisis dans les fables nous permettent facilement d’identifier des traits de caractère. La fourmi qui travaille, la cigale qui chante. »
– Samuel Parent
Si plusieurs générations ont été marquées par les films de Walt Disney, où Mickey, Donald, Robin des bois, la Belle et le Clochard, Bernard et Bianca, et autres personnages à poils et à plumes tiennent la vedette, Sampar, lui, aimait surtout les fables de La Fontaine. « Les animaux choisis dans les fables nous permettent facilement d’identifier des traits de caractère. La fourmi qui travaille, la cigale qui chante, donne-t-il en exemple. Je me souviens aussi du Procès d’une chenille de Félix Leclerc, où il y avait le juge barbeau, les policiers abeilles et la chenille qui s’épanouissait en papillon. »
Bien qu’il ait carte blanche sur la manière de mettre en valeur les informations contenues dans les titres de la collection « Savais-tu ? », Sampar se doit de respecter certaines évidences, comme dessiner des pieuvres à huit tentacules et représenter les fourmis en colonie, puisque celles-ci ne se déplacent jamais en solo. « On ne suit pas le même personnage du début à la fin, ce qui permet de varier les styles, explique-t-il. Dans un prochain livre sur les girafes, par exemple, il y aura toutes sortes de girafes, certaines plus réalistes et d’autres plus caricaturales, mais tant que je respecte les proportions et la physionomie de base, ça va. Mais je sais que Michel s’attarde à certains détails, la cassure d’un bec par exemple, donc je fouille dans la documentation et j’aborde le tout avec discipline et rigueur ».
Avec les oiseaux, les insectes et certains poissons, utiliser l’anthropomorphisme pour créer des gags se révèle plus ardu. L’illustrateur doit faire preuve d’inventivité – en munissant ses scarabées de lunettes fumées, par exemple – pour arriver à donner une attitude particulière à ses sujets.
Toujours avec Alain Bergeron, Sampar signe la série « Billy Stuart », où l’on suit les aventures d’un jeune raton laveur qui voyage dans le temps. « On voulait réutiliser des animaux qu’on avait dessiné dans la collection “Savais-tu ?”, dont on connaissait bien les caractéristiques, comme le raton laveur, la moufette, la belette, explique-t-il. Quand on fait des animations devant des groupes scolaires, on peut facilement aborder les deux collections et faire des liens. »
« Certaines classes utilisent mes livres pour faire des recherches sur les créatures qui m’ont inspiré. Dans le cas de l’agrile, je crois que ça peut mener à de la sensibilisation, à un éveil environnemental. »
– Samuel Parent
Ses connaissances sur les animaux lui ont aussi été utiles pour sa bande dessinée fantastique Guiby, où le meilleur ami du héros est un rat. « Je savais que ces animaux ont un flair incroyable et qu’on peut les retrouver dans n’importe quelle ville », note Sampar. Les monstres qu’il invente dans cette histoire sont souvent des combinaisons d’animaux qu’il a dessiné pour la collection « Savais-tu ? » L’illustrateur s’inspire aussi de documentaires animaliers, comme La sagesse de la pieuvre sur Netflix, qui lui a fait connaître les ophiures, « des vidangeurs des mers qui se déplacent de manière assez dégoûtante, en meute » ; ou encore de ses visites estivales dans les parcs nationaux, où des panneaux ont attiré son attention sur l’agrile du frêne. « Certaines classes utilisent mes livres pour faire des recherches sur les créatures qui m’ont inspiré. Dans le cas de l’agrile, je crois que ça peut mener à de la sensibilisation, à un éveil environnemental », souligne-t-il.
Enjamber les frontières
Depuis que Charlotte de Delwaide s’est jointe aux Éditions Michel Quintin comme responsable de la vente de droits à l’international, elle a appris que les animaux peuvent être un sujet universel, mais aussi qu’ils témoignent parfois de réalités locales difficiles à exporter.
Un diplôme d’études supérieures spécialisées en édition de l’Université de Sherbrooke en poche, la jeune femme s’est jointe à l’équipe il y a un an et demi, tout juste avant la pandémie. Intéressée par la littérature jeunesse, la bande dessinée et les voyages qui viennent (habituellement) avec la vente de droits, elle se réjouissait de découvrir de nouvelles cultures en développant de nouveaux marchés.
« Les cochons, dans les pays musulmans, c’est tabou. Donc Le cochon qui voudrait dire non, ça ne vaut pas la peine que je le présente. En revanche, les Allemands et les chevaux, c’est une vraie histoire d’amour ! »
– Charlotte de Delwaide
« En temps normal, je participerais aux foires de Francfort et de Bologne. Je planifierais des entrevues avec des éditeurs qui se trouvent dans nos contacts ou de nouveaux joueurs dont je pense que les catalogues pourraient avoir des similitudes avec le nôtre, explique Charlotte de Delwaide. Il y a aussi des surprises, avec des gens qui passent devant notre kiosque et qui accrochent sur nos livres. »
La pandémie a transformé les foires internationales en série de rendez- vous virtuels, menés dans un climat d’incertitude. « Au début, c’était très étrange. Personne ne comprenait vraiment ce qui arrivait, les librairies ont fermé dans beaucoup de pays, souligne-t-elle. Il y a eu un gros ralentissement. Mais depuis, c’est reparti, ça va, mais il y a encore des éditeurs qui ont réduit leur catalogue ou qui ont choisi de se concentrer sur les auteurs locaux. »
La carte de visite de la maison à l’étran- ger est sans contredit la collection « Savais-tu ? », traduite dans 11 langues. En deuxième, la collection « Billy Stuart » est quant à elle traduite en 6 langues.
Si les illustrations et l’humour permettent parfois aux titres de se démarquer, ces éléments peuvent aussi représenter des obstacles. « Il faut trouver des pays qui vont comprendre notre humour, qui n’est pas du tout comme celui des Suédois ou des Allemands, par exemple », note-t-elle. Pour trouver une bonne correspondance en bande dessinée, la stratège doit faire des approches plus ciblées, en tenant compte non seulement des thèmes et du type d’humour, mais aussi du style des illustrations.
L’avantage d’une vaste collection comme « Savais-tu ? » est que chaque éditeur étranger peut y piger selon ses objectifs. L’éditeur chinois China Peace Publishing House s’est procuré d’un coup tous les titres disponibles (qui s’élevaient à 58 au moment de la vente), alors que l’éditeur suédois Hegas a préféré se concentrer sur les animaux malaimés, en publiant les piranhas, les araignées, les moufettes et bientôt les mouches.
Sur certains territoires, des agents facilitent les contacts avec les éditeurs et dispensent quelques conseils pour s’adapter au marché. « La bande dessinée n’est pas vraiment présente sur le marché italien parce qu’on la trouve essentiellement dans des revues vendues dans des kiosques chaque semaine », a appris Charlotte de Delwaide en parlant avec son agente pour ce pays. Puisque le cinéma, en revanche, est un sujet de prédilection pour le lectorat italien, elle tentera tout de même de placer L’histoire du cinéma en BD (de Philippe Lemieux, illustré par Garry), finaliste au prix Bédéis Causa et au prix Hubert-Reeves.
En jeunesse, où les titres deviennent souvent genrés, les animaux permettent de rejoindre un vaste lectorat – tant qu’on tient compte des particularités locales. « Les cochons, dans les pays musulmans, c’est tabou. Donc Le cochon qui voudrait dire non, ça ne vaut pas la peine que je le présente. En revanche, les Allemands et les chevaux, c’est une vraie histoire d’amour ! » donne en exemple Charlotte de Delwaide. L’expérience lui a appris qu’elle doit commencer par demander si les habitants du pays d’un éditeur potentiel mangent de la dinde à Noël avant de présenter La dinde qui voulait voter. « Sinon, puisque les animaux votent sur le menu du souper de Noël, le référent ne fonctionne pas. Alors maintenant, on commence par leur poser la question, question de savoir si le titre est pertinent. »
« Les Dragouilles », dont chaque livre présente une métropole, ont trouvé preneur au Mexique, en Turquie, en Chine et en Europe francophone. « Si on a publié un Dragouilles mettant en vedette la ville de l’éditeur à qui on fait la présentation, ça lui fait chaud au cœur, mais l’aspect découverte est aussi attractif. Pour un éditeur asiatique, New York est super exotique ! »