Des livres à la portée de vos oreilles !

»Il était une fois des jumeaux. Dès leur naissance, on leur remarque des particularités plutôt… surprenantes ! L’un d’eux a toujours des gaz, tandis que l’autre est dur d’oreille. Leur maman, fine observatrice, les appelle donc Pet et Répète. » C’est par ces mots que commence Pet et Répète. La véritable histoire, de Katia Canciani. Avec ce titre, l’auteure propose une série d’aventures rocambolesques et des héros aux caractéristiques pour le moins déconcertantes. Narrée par Julie Hamelin, une spécialiste de la voix, l’histoire est drôle au possible. Amusants, les nombreux effets sonores traduisent bien le côté absurde et loufoque de l’album.

Véritable clin d’œil à l’œuvre de Raymond Queneau, Zouki dans le métro, de la soprano Natalie Choquette, raconte l’histoire d’un jeune garçon enlisé dans un quotidien délétère : entre des parents stressés qui ne cessent de lui faire des remontrances et la vie dans une ville étouffante, grise et terne, il n’a guère l’occasion de laisser libre cours à sa créativité. Tout bascule le jour où Zouki rencontre Papyre le vampire, un personnage déjanté qui le marque à jamais. Lu par l’auteure elle-même, ce livre audio regorge de détails sonores riches rappelant le rythme de vie trépidant des cités urbaines. Choquette met à profit ses talents inouïs de cantatrice : elle module avec brio sa voix afin d’incarner les multiples protagonistes.

Journaliste alcoolique et esseulé, Philippe Vallières se voit confier un mandat pour le moins lucratif et prometteur : rédiger la biographie de la jeune et talentueuse actrice Laurence Stewart. Pour ce faire, il recueille les confidences de la principale intéressée et cherche à obtenir le plus d’informations possible sur elle auprès de son entourage. Toutefois, le protagoniste, dans sa quête de vérité, en vient à ne plus discerner le vrai et le faux, le réel et le fictif. Roman à l’humour acéré sur le monde sans pitié du journalisme et sur la folie, La jalousie est un vilain défaut, d’Hugo Léger, est maintenant disponible en version audio. Martin Laroche, tour à tour cinéaste, homme de théâtre et acteur à la télévision, apporte une autre dimension à l’œuvre :  il met en relief les moments forts de l’intrigue ainsi que les dialogues savoureux et comiques.

Les Fragments de ciels de Daniel Groleau Landry sont ni plus ni moins des réponses brutes et viscérales à l’angoisse d’exister et à l’absurdité de la vie. Après Rêver au réel (2012), pour lequel il a remporté le prix Trillium de poésie en 2014, et Amorragies (2016), le poète d’origine franco-ontarienne récidive avec ce troisième recueil, dans lequel il fait la paix avec ses traumatismes. Mal de vivre, prise de conscience de son homosexualité, difficile affirmation de soi dans une société homophobe et francophobe : tout y passe. Ainsi, l’intime rejoint l’universel dans ces textes courts et incisifs, que Groleau Landry, grand performeur et musicien, lit magnifiquement d’une voix assurée. D’ailleurs, les poèmes sont rehaussés de compositions musicales originales de l’artiste aux multiples talents.

Écouter le récit poétique Alma, lu par son auteure Georgette LeBlanc (native de Chicaben, en Nouvelle-Écosse), est une expérience que tout le monde devrait vivre. Les spécificités du style inimitable de l’écrivaine – la truculence de la langue, les multiples anglicismes, les élisions nombreuses, les tournures syntaxiques alambiquées, les particularités phonétiques du parler acadien – sont non seulement bien perceptibles dans cette version : elles prennent littéralement corps. Œuvre de la dépossession multiforme (économique, linguistique, culturelle, sexuelle, etc.), puis de la lente reconquête de soi par le biais du langage, Alma donne à entendre une parole foncièrement féministe et juste.

Quelles sont les origines familiales et sociales de Bernard Landry ? Comment en est-il venu à adhérer à l’idéologie indépendantiste du Parti québécois ? Quels ont été les hauts et les bas de la trajectoire professionnelle de ce politicien, qui est devenu, en 2001, le vingt-huitième premier ministre de la province ? Pour quelles raisons a-t-il quitté la vie politique ? Voilà autant de questions auxquelles répond Bernard Landry. L’héritage d’un patriote, de Jean-Yves Duthel. Cette biographie dresse le portrait de l’un des hommes les plus influents de la société québécoise des xxe et xxie siècles. La narration du livre est assurée par Martin Watier, reconnu pour son travail sans égal dans le domaine du doublage. La voix de stentor du comédien rend justice au style élégant de Duthel, ancien compagnon de route de Bernard Landry.

Au terme de sa florissante carrière dans le milieu de la presse écrite – elle a œuvré au Journal de Montréal, au Devoir, puis à La Presse –, Nathalie Petrowski a eu l’idée d’écrire ses mémoires : La critique n’a jamais tué personne. Dans cet ouvrage, l’auteure de Maman Last Call (1995), réputée pour ses coups de gueule, met en lumière différents aspects de ce métier qui a été le sien pendant plusieurs décennies. Qui plus est, elle revient sur des moments marquants de sa vie professionnelle, au cours de laquelle elle a été amenée à jeter un regard critique – et ce, sans faire de concessions – sur des manifestations culturelles d’envergure, des personnalités politiques et même des phénomènes sociaux d’une grande ampleur. L’entièreté du livre est lue par la journaliste elle-même, avec la verve et le franc-parler qu’on lui connaît. Le résultat est bouleversant de sincérité.