Collections | Volume 7 | numéro 3

Article de fond

Consommation locale

une fierté renouvelée

Marie-Maude Bossiroy

Secouée par une pandémie dévastatrice à plus d’un égard, l’économie du Québec est à l’heure à de la relance. Les industries culturelles, essentielles à la vitalité économique de la province, entrent dans le lot des secteurs durement affectés, tout comme elles font partie de la solution, en ce qui concerne la reprise de la croissance.

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Les industries culturelles n’en sont pas à leurs premières expériences de l’adversité. N’empêche que l’ampleur de la crise force au déploiement, en leur sein, d’une inventivité renouvelée. En outre, dans le secteur éditorial, on voit émerger des initiatives de promotion du livre et de la lecture différentes et, surtout, rassembleuses. Quand une crise frappe, n’est-ce pas le moment le plus opportun pour se solidariser ?

Faire lire bleu

La création du mouvement #Jelisbleu, en avril 2020, compte parmi ces actions mettant de l’avant la fierté et la solidarité du milieu éditorial. Le concept ? Faire connaître les acteurs de la chaîne québécoise du livre et promouvoir l’achat local, dans l’objectif d’insuffler un vent de poupe à un marché fragilisé.

L’auteure Nadine Deschenaux, qui est l’initiatrice du mouvement, explique que sa création est directement liée à celle du Panier bleu, présenté par le gouvernement Legault au cœur de la crise. « Avec le lancement du Panier bleu, je voyais sur les réseaux sociaux qu’il y avait un engouement, que les gens cherchaient les produits québécois : le ketchup, la moutarde, la sauce sriracha québécoise… J’ai vu que les gens réalisaient que ça va être important, dans le contexte actuel, d’acheter local, d’encourager les artisans d’ici. »

Arnaud Foulon, président de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL), abonde dans le même sens. « La pandémie nous a donné une occasion supplémentaire de mettre de l’avant l’enjeu de l’achat local. Le premier ministre nous a donné un bon coup de main de ce côté, en stimulant la fierté d’acheter des produits d’ici. »

« La pandémie nous a donné une occasion supplémentaire de mettre de l’avant l’enjeu de l’achat local. Le premier ministre nous a donné un bon coup de main de ce côté, en stimulant la fierté d’acheter des produits d’ici. »

Arnaud Foulon, président de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL)

« La fierté d’acheter des produits québécois, c’est bon, aussi, pour les biens culturels », note Nadine Deschenaux. Étant donné le contexte difficile, cette dernière se préoccupe de la fragilité du secteur du livre, qu’on savait déjà présente, mais qui a été accentuée par la pandémie. #Jelisbleu a été lancé en pensant à tous ces gens, dont le gagne-pain est tributaire de la vitalité du secteur éditorial : des réceptionnistes aux graphistes, en passant par les commis d’entrepôt. D’après l’auteure, « les consommateurs connaissent le libraire et l’auteur, mais ils ne savent pas à quel point il y a beaucoup de gens dans la chaîne du livre. Quand ils choisissent d’acheter un livre québécois, ça profite à plusieurs personnes, sûrement même à des gens qui se trouvent dans leur propre entourage ».

Au départ, #Jelisbleu c’est le projet citoyen d’une famille confinée : le conjoint de Nadine Deschenaux, Pierre Labrie, est lui aussi auteur, tandis que sa fille est une habituée des salons du livre. Rapidement, leur projet commun se déploie, suscite l’intérêt du milieu et attire l’attention médiatique. Le mot-clic est abondamment relayé.

« Grâce au mouvement #Jelisbleu, nous nous sommes affichés fièrement comme une entreprise québécoise. Les lecteurs l’ont vu et ils ont donc eu tendance à se tourner vers une entreprise qu’ils savaient bleue », explique Roxane Jérôme, adjointe à la promotion, aux Éditions de Mortagne. Sur les réseaux sociaux, cette maison d’édition a profité de l’occasion pour rendre hommage à différents collaborateurs : les graphistes, la comptable, etc. « Nous souhaitions leur dire merci pour tout ce qu’ils ont fait pour nous, tant en ces moments incertains que depuis des années », dit Roxane Jérôme, ajoutant qu’ils « travaillent d’arrache-pied afin de rendre disponible un ouvrage de qualité ».

Chez les écrivains, on utilise le mot-clic #Jelisbleu comme prétexte pour décrire, en quelques mots, sa démarche créatrice. « J’écris peu, mais je rature souvent… pour vous faire lire bleu ! », peut-on lire, sous la photo de l’auteur et éditeur Robert Soulières. « J’écris pour aller à la rencontre de personnages qui voient leur quotidien basculer vers une réalité terrifiante… pour vous faire lire bleu ! » , lit-on sous celle de Jonathan Reynolds, qui signe plusieurs romans de la collection « Zone frousse », des Éditions Z’ailées.

De nouveaux chemins vers l’école

L’auteure Annie Bacon salue cette initiative rassembleuse qu’est le #Jelisbleu. « J’ai vu des auteurs, des éditeurs, des libraires, des associations professionnelles entrer dans le mouvement. C’est vraiment fantastique ! » lance-t-elle avec un enthousiasme visiblement sincère.

Toutes les initiatives promotionnelles ont de quoi plaire dans la difficile conjoncture. Annie Bacon a du mal à s’imaginer à quoi ressemblera son agenda professionnel cette année. Plusieurs salons du livre, par exemple celui de l’Estrie, ont fait une croix sur l’édition 2020, du moins selon la formule habituelle. L’incertitude et l’inquiétude demeurent.

En ce qui concerne les visites dans les écoles du Québec, qui s’avèrent une source de revenus importante chez les auteurs pour la jeunesse, il faut s’attendre à ce que cette pratique se déroule d’une manière différente, tant que l’épidémie ne sera pas achevée. Cela dit, l’auteure ne doute pas que les écrivaines et écrivains québécois puissent se débrouiller pour communiquer leur passion aux élèves, simplement par d’autres moyens. Romancière pour la jeunesse très sollicitée par le milieu scolaire, Annie Bacon préférait nouer des liens complices avec les enfants dans de véritables salles de classe. Elle se dit néanmoins prête à faire l’heureux compromis de l’animation virtuelle. « Même si je devais les rencontrer à distance, je pense que les jeunes pourraient en retirer un nouvel entrain, un nouvel amour pour la littérature. » C’est donc possiblement par l’entremise du numérique que les écoliers pourront découvrir les secrets de la création littéraire, tels que perçus par Annie Bacon. « La bonne nouvelle, c’est que les enseignants se sont mis à la page, dans l’utilisation des technologies, et sont maintenant prêts pour cette formule. »

 »On va s’adapter », affirme également Nadine Deschenaux, qui fait chaque année beaucoup d’animations dans les classes. « J’ai fait mes premiers ateliers scolaires en ligne, au printemps dernier, et ça s’est vraiment bien passé », poursuit celle-ci. « J’ai animé des ateliers de poésie et j’ai eu une belle réponse de la part des élèves. Le courant passait bien et ils étaient attentifs. »

« La bonne nouvelle, c’est que les enseignants se sont mis à la page, dans l’utilisation des technologies, et sont maintenant prêts pour cette formule. »

Annie Bacon

Qu’importe la formule retenue, que ce soit en personne ou à distance, l’écrivaine réitère la nécessité de promouvoir la lecture auprès des jeunes publics. « La lecture, c’est tellement important ! J’espère vraiment que les écoles vont continuer à le souligner. » Aussi bien dans la sphère littéraire que dans le milieu de l’éducation, certains craignent en effet que l’éducation culturelle ne devienne une victime collatérale de la pandémie. Signant, le 6 mai dernier, une lettre ouverte dans Le Devoir, le professeur Martin Lépine réclame que les écoles déconfinées se tournent plus que jamais vers les livres québécois. « Je rêve, écrit le spécialiste en didactique, du jour (très) prochain où chaque élève arrivera en classe, après divers arrêts de précaution pour sa santé physique, et retrouvera sur son pupitre, seul îlot de tranquillité pour sa santé mentale en ces temps incertains, une pile de livres et de magazines québécois, les plus variés possible en formes et en genres, comme une bouée d’imaginaire dans cette mer agitée qu’est son école actuelle. » (Le Devoir, 6 mai 2020).

Dans ce contexte anxiogène, la littérature, de manière générale, mais le livre québécois en particulier pourrait, comme le souligne Martin Lépine, avoir un effet d’apaisement et d’ancrage sur la jeunesse, qui n’est pas moins préoccupée par la situation sanitaire que les adultes.

Visibles et fiers

Il ne faut toutefois pas croire pas que les Québécois, jeunes et moins jeunes, ont attendu qu’une catastrophe survienne pour se préoccuper de la question de l’achat local. « Nous le voyions déjà [avant la pandémie] lors des salons du livre : les lecteurs voulaient des livres québécois », avance Roxane Jérôme, des Éditions de Mortagne.

D’un point de vue statistique, on constate, depuis quelques années, que 50 % des ventes annuelles de livres sont réalisées par les éditeurs québécois et canadiens. De plus, la pérennité de l’événement Le 12 août, j’achète un livre québécois, né en 2014, rend compte de cette fidélité. Chaque année, à cette date précise, une impulsion phénoménale des ventes de livres se manifeste. Le 12 août 2019, selon la société de gestion de la Banque de titres de langue française (BTLF), l’augmentation était de l’ordre 621 %. Au-delà du happening, l’événement du 12 août vise à ancrer la consommation locale de livres dans les habitudes. « Je suis une grande fan du 12 août j’achète un livre québécois, indique Annie Bacon, parce qu’avec ce type d’initiative, on fait rentrer l’achat local dans les moeurs. »

Selon Arnaud Foulon, une fois que les consommateurs ont goûté au produit, ils y adhèrent. « Les taux de satisfaction sont excellents », rapporte ce dernier. Il ne serait donc pas difficile de convaincre le public de répéter ce geste d’achat, à condition que les titres locaux jouissent d’une visibilité enviable. « Tous les produits culturels, comme le cinéma, le théâtre ou le livre, sont ce qu’on appelle des produits d’offre, et non pas des produits de demande. Ça signifie qu’il faut que les gens les voient pour les consommer », affirme le président de l’ANEL.

Qui dit visibilité, en 2020, dit réseaux sociaux. Le mot-clic #Jelislocal rassemble une collection de capsules vidéo dans lesquelles des éditeurs, éditrices et autres personnalités des milieux littéraires et culturels font connaître des œuvres québécoises et franco-canadiennes qui les ont marquées. Margot Cittone, éditrice chez Monsieur Ed, était très enthousiaste de participer à l’initiative. « Je trouvais que c’était une super idée de demander aux éditeurs de présenter en vidéo leurs livres coups de cœur chez d’autres maisons d’édition ! C’est une belle façon de propager la passion de la lecture ! » lance-t-elle.

Pour l’éditrice, qui préside aussi le comité de promotion du livre de l’ANEL, il existe une nuance dans le sens attribué à #Jelislocal, versus #Jelisbleu. Le premier s’ouvre aux livres publiés en français partout au Canada. Dans cette perspective « plus inclusive », selon elle, l’idée de lecture locale s’applique également quand il s’agit « de lire en français Leanne Betasamosake Simpson traduite par Natasha Kanapé Fontaine et Arianne Des Rochers (Mémoire d’encrier) ou encore [de] plonger dans l’excellent Super héroïnes de Barbi Markovic impeccablement traduit de l’allemand par Catherine Lemieux (Tryptique). » En effet, la chaîne québécoise du livre est mise à profit, même quand l’auteur de l’œuvre n’est pas lui-même un Québécois.

Aucun des intervenants interrogés ne souhaite donc expurger les librairies des œuvres venues d’ailleurs. Ce serait incohérent, d’autant plus que plusieurs maisons d’édition québécoises doivent une large part de leur succès à la publication de livres traduits. Néanmoins, Arnaud Foulon invite à observer la manière dont d’autres nations s’y prennent pour mettre en évidence la production locale de livres. « Quand on va en Catalogne et qu’on se promène dans les librairies, on remarque que les auteurs catalans sont constamment mis à l’avant-plan, et ça a contribué, là-bas, à une ébullition de la production nationale. »

Dans cette perspective, l’ANEL collabore présentement avec les libraires (à la fois les chaînes de librairies et les librairies indépendantes) pour le développement de nouvelles initiatives promotionnelles. La campagne vise à mettre les auteurs québécois en vitrine et à leur offrir une visibilité sans précédent, même si l’on sait que les libraires participent d’ores et déjà à la mise en valeur des talents locaux.

« Tous les produits culturels, comme le cinéma, le théâtre ou le livre, sont ce qu’on appelle des produits d’offre et non pas des produits de demande. Ça signifie qu’il faut que les gens les voient pour les consommer. »

Arnaud Foulon

Prescriptions à distance

Avant la crise sanitaire, l’Association des libraires du Québec (ALQ) organisait, dans les salons du livre, des activités de prescriptions littéraires. Dans cette première mouture du projet, des auteurs et personnalités publiques avaient le mandat d’accueillir les visiteurs, au stand de l’association, et de leur faire des recommandations de livres à ne pas manquer. Dès le mois de mars 2020, les prescriptions littéraires se transforment en séances numériques. « Avec les salons du livre tous annulés, il fallait trouver un moyen de reproduire notre concept en mode virtuel », explique Katherine Fafard, directrice générale de l’ALQ.

Sous le signe de la simplicité, la nouvelle formule quotidienne, qui s’est déployée sans interruption de mars à juillet, porte le titre « Lire en chœur » (#Lireenchoeur), rappelant ainsi la solidarité nécessaire en temps de crise. Katherine Fafard décrit brièvement le projet : « Ce sont des rendez-vous de 30 minutes, en direct, et suivis d’interactions avec le public. Un écrivain, un libraire ou une personnalité publique présente alors une dizaine de titres. » Le rythme effréné (cinq rendez-vous par semaine, quand même !) va ralentir au cours de l’automne 2020, tout en faisant place à de la nouveauté. Il est ainsi question d’incursions sur Instagram, pour rejoindre un public plus jeune.

Lire en chœur représente pour Katherine Fafard un moyen privilégié de faire connaître le professionnalisme des membres de son association. « Philippe Fortin est un des premiers libraires à avoir participé aux animations en direct, se rappelle-t-elle, et c’était extraordinaire, de voir sa manière si habile de parler des livres. J’avais envie de dire au public : regardez-le, c’est exactement ce en quoi consiste le travail d’un libraire. »

« Les auteurs ont envie de se prescrire les uns les autres. D’ailleurs, ils s’écoutent mutuellement et font référence aux prescriptions de leurs collègues. On voit qu’il y a une solidarité dans le milieu. »

Catherine Ethier

Certains ajoutent à leur séance de prescription un grain de folie, fort bienvenu. « Kim Thúy a même débuté sa capsule en se maquillant », raconte Katherine Fafard en riant. Cette dernière se souvient aussi avoir eu beaucoup de plaisir à regarder le poète Jean-Paul Daoust qui avait, pour l’occasion, mis des fleurs partout autour de lui et qui attirait constamment l’attention des spectateurs sur ce décor soigneusement préparé. Les échanges virtuels permettent, comme ces exemples le montrent, une incursion dans l’intimité de personnalités publiques.

Parmi les autres capsules qu’il vaut la peine de retourner voir, il y a aussi celle de Catherine Éthier, qui a débuté sa participation par un discours éditorial, tirant à tout vent : sur les préadolescentes aux abominables cris aigus, sur le Québécois moyen et sa passion douteuse pour la scie ronde, sur les sites de ventes de livres en ligne, dont les employés sont sous-payés… Cela n’empêche nullement la chroniqueuse de se livrer à des recommandations littéraires pertinentes et senties, par exemple Le Principe du Cumshot, de Lili Boisvert (VLB), Les maisons, de Fanny Britt (Cheval d’août), Royal de Jean-Philippe Baril Guérard (Éditions de Ta mère). Que des œuvres québécoises ; comme quoi, #Lireenchœur, n’est pas étranger à #Jelislocal ou à #Jelisbleu.

L’association demande à ce qu’une large part des recommandations (75 %), soit issue de la production québécoise. Ce n’est pas difficile à faire respecter, selon Katherine Fafard, puisque d’eux-mêmes, les intervenants priorisent les œuvres d’ici. « Les auteurs ont envie de se prescrire les uns les autres. D’ailleurs, ils s’écoutent mutuellement et font référence aux prescriptions de leurs collègues. On voit qu’il y a une solidarité dans le milieu », avance-t-elle.

Comme cercle vertueux

La solidarité dont parle Katherine Fafard se perçoit dans la manière dont les divers acteurs de la chaîne du livre s’appuient les uns sur les autres. Arnaud Foulon se dit justement encouragé et satisfait par toutes les démarches communes qui ont cours dans le secteur actuellement. « On a la chance, dit-il, d’avoir une industrie dans laquelle on se parle beaucoup et, où les gens veulent travailler en commun. » « Nous travaillons étroitement avec les autres maillons de la chaîne du livre pour de nombreux projets », renchérit Margot Cittone, concernant les interventions du comité de promotion du livre de l’ANEL.

Ainsi, si l’on va de #Jelisbleu à #Jelislocal, en passant par #Lireenchoeur, on remarque une cohérence dans la vision, dans les propos, dans les objectifs. Des écrivains québécois font la promotion de librairies indépendantes du Québec, des libraires prescrivent des auteurs locaux, des éditeurs vantent les mérites des publications de leurs confrères.

Il importe, à cet égard, de mentionner un cas de figure, illustrant bien le caractère « tissé serré » du milieu éditorial. Dans sa capsule vidéo #Jelislocal, Rodney St-Éloi, fondateur de la maison Mémoire d’encrier, ne tarit pas d’éloges à propos de l’essai Le Boy’s club, de Martine Delvaux, publié par ses homologues des Éditions du remue-ménage. L’éditeur se sert également de la tribune du #Jelislocal pour inciter le public à fréquenter les librairies indépendantes. Or, grâce à l’initiative de l’ALQ, l’éditeur de Mémoire d’encrier, qui est aussi écrivain, voit à son tour son œuvre recommandée dans les capsules #Lireenchoeur de Dominic Tardif et de Chloé Savoie-Bernard. La boucle est bouclée.

Même s’il peut paraître anecdotique, l’exemple témoigne finalement d’un écosystème du livre qui fonctionne parfois à la manière d’un cercle vertueux, où l’un valorise et promeut la contribution de l’autre, puis vice-versa. Certes, ce n’est pas une panacée devant l’ampleur des défis posés par la crise, ce qui n’empêche pas que ce soit une solution valable à l’enjeu crucial qu’est la visibilité. Parler avec passion des livres d’ici, montrer leurs couleurs, vanter leurs concepteurs, c’est peut-être l’essentiel de ce que ça prend pour stimuler la consommation locale.