Collections | Volume 10 | numéro 1

Littérature

La tristesse est une plante sèche

Josianne Létourneau

Ils sont nombreux ces poètes, anciens et classiques, à avoir fait des fleurs le symbole suprême d’une jeunesse et d’une beauté à cueillir, tant dans le catalogue des littératures francophones que dans celui du monde entier. On pourrait même voir dans cette figure à la fois résiliente et fragile quelque chose d’universellement et d’« intemporellement » lié tant à la nature qu’à l’histoire de la poésie. Et loin d’être devenu désuet, ce symbole immortel s’est magnifiquement complexifié au fil du temps.

Car dans la vie comme en amour – et, heureusement, comme en littérature –, c’est lorsque les symboles empruntent des chemins inattendus qu’ils révèlent toute l’ampleur de leur sens et, au bénéfice même de la création, qu’ils se métamorphosent.

C’est donc la versatilité merveilleuse de l’image florale qui s’exprime dans chacun des livres de la liste qui suit. Que ce soit dans le titre, le propos, les thèmes et, même dans la composition de la couverture, les fleurs y sont. Cachées ou éclatantes, parfumées ou étiolées, elles veillent, immobiles, prêtes à être cueillies. Dans ce parterre de mots rassemblés, dans cet ensemble de suggestions, elles expriment quelque chose d’hétéroclite, comme un jardin abandonné où auraient fleuri tant les cactus, les bégonias que les immortelles. Elles sont au cœur de ces œuvres, offertes, tel un message, une énigme ou un mystère. À vous d’en faire un bouquet !

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Suggestions de livres

La poussière nous cerne parce qu’elle nous ressemble

VIRGINIE FAUVE

Alors qu’elle a déjà offert ses créations et textes dans des revues, des fanzines ou sous forme de performances événementielles, la poète et critique VIRGINIE FAUVE publie un premier recueil chez Le lézard amoureux sous un titre évocateur et sans équivoque, La poussière nous cerne parce qu’elle nous ressemble. Dans une poésie incarnée qui nomme davantage qu’elle ne contemple, les vers de Virginie Fauve affrontent les nuits, ne cherchant ni l’absolution chez l’autre ni la justification du choix des désordres. D’une transparence ardente (« je pourrais scinder la séquence/mais ce serait m’absoudre/des fautes que j’ai commises »), la poétesse nourrit ses mots de résistances, de voyages, illumine le « sous-texte liminal » pour que plus rien ne flotte dans l’espace flou du non-dit. Un recueil de voix revendiquée, d’une parole vivante, courageuse… Et qui se suffit à elle-même.

Le lézard amoureux 18.95

Survivaces

GENEVIÈVE RIOUX

Le premier recueil de GENEVIÈVE RIOUX comporte un titre, Survivaces, qui traduit à lui seul l’idée d’une résilience souveraine, profondément enracinée et fleurissante, saison après saison. Survivante d’une tentative de féminicide, Geneviève Rioux nous livre une poésie témoignage, une poésie récit nommant une violence terrifiante qui saisit dès les tout premiers vers. « On se défend / De se fendre / Violées / De mère en fille / Survivaces /  De fille en mère. » Dans une économie de mots qui donne au sens toute sa force et terrasse le lecteur, la poétesse expose la brutalité meurtrière infligée aux femmes génération après génération à travers l’expression d’une expérience personnelle bouleversante… Mais de racines fortes naissent les fleurs, et la poésie de Geneviève Rioux exprime aussi puissamment la noirceur que le charme unique des renaissances.

Mémoire d’encrier 19.95

Dans la lumière qui nous traverse

FRANÇOIS BARIL PELLETIER

Poète aguerri, FRANÇOIS BARIL PELLETIER porte une œuvre plusieurs fois nominée (finaliste aux prix du Gouverneur général pour Les trésors tamisés en 2015) et lauréate (prix Le Droit pour Déserts bleus en 2016), ce qui fait de l’auteur l’une des voix remarquables de la littérature franco-ontarienne actuelle. Avec Dans la lumière qui nous traverse, son neuvième recueil, l’artiste peintre, poète et slameur nous entraîne dans un parcours qui fait la part belle à une nature des espèces nommées et des parfums évoqués, promenade habitée par le mystère, la lumière et la beauté minérale des paysages et des êtres qui les habitent. « De la forêt / Sur les branches des palmiers / Dans la gueule des bêtes mystérieuses /  Et au bec des oiseaux » : c’est au cœur du vivant que naît la poésie de François Baril Pelletier, lumineuse, pétillante, vague douce déployée sur l’ordinaire.

L’Interligne 18.95

Les deuils transparents

VIRGINIE SAVARD

Deuxième recueil de VIRGINIE SAVARD aux éditions Triptyque, Les deuils transparents poursuit une exploration des fragilités humaines amorcée avec Formes subtiles de la fuite publié en 2020. Mais au-delà de l’humain, c’est, cette fois-ci, à la fulgurance de tout ce qui nous entoure que s’attarde le regard de la poète, à tout ce qui frissonne au froid, tout ce qui meurt dans l’indifférence et s’efface, dans l’invisibilité irréversible de l’oubli: « je frissonne avec les plantes / laissées sur un balcon / au premier gel [...] entre dormance et floraison / je voudrais vivre / mourir et renaître /cycliquement ». Entre fugacité et immensité, du plexus aux étoiles, Virginie Savard observe d’avance la fin des petites et grandes choses et l’absurde mais sublime ténacité qu’il faut pour continuer à respirer et rêver au-delà de la fatalité annoncée des issues.

Triptyque 18.95

Enfants du lichen

MAYA COUSINEAU MOLLEN

« – Qu’ont-ils en commun, me dis-je, un Celan, ou une Tsvetaïeva ou Maya Cousineau Mollen ? – Une fatalité de changer le tourment subjectif en cadences pour l’humanité. » Amorcer la lecture du recueil de la poète innue MAYA COUSINEAU MOLLEN, accompagné d’une préface dithyrambique de la grande écrivaine HÉLÈNE CIXOUS, n’est pas banal, il faut le dire. Avec une arrivée aussi remarquée, pas étonnant que la puissance d’Enfants du lichen, la deuxième œuvre poétique de l’autrice, se soit vue couronnée du prix du Gouverneur général 2022 dans la catégorie « Poésie ». Une marche littéraire déjà bien entamée par son premier recueil, également paru aux éditions Hannenorak, Bréviaire du matricule 082. Et, encore une fois, la plume de Maya Cousineau Mollen est l’écho émouvant, tonnant, transcendant d’une multitude, dans cette voix territoire qui rêve « d’une humanité sans papiers / Où l’eugénisme nouveau agonisera  / Mais le tamis est tenace »... Et d’une mémoire qui ne doit jamais s’éteindre.

Hannenorak 14.95

La raison des fleurs

MICHAËL TRAHAN

Récipiendaire en 2013 du prix Émile-Nelligan pour son premier recueil de poésie, intitulé Nœud coulant, le poète MICHAËL TRAHAN récidive en poésie en 2017 avec un magnifique opus au titre beaucoup moins sombre, La raison des fleurs. Une œuvre qui, dès les premières pages, frappe par sa puissance d’évocation, sa maîtrise évidente de la langue et par la force qu’elle dégage même lorsqu’il est question de fragilité ; « c’est moi qui joue tous les rôles un à un : fleurs de soie et fleurs de honte, fleurs sans couleur, fleurs de satin ou d’acier trempé, fleurs de pierre ou de sang ». C’est l’évanescence ou l’immobilité qui, tour à tour, visitent les vers du poète, révélant la sensibilité organique de sa plume et son regard qui s’attarde au-delà du visible. Pas étonnant que ce remarquable recueil fut récompensé par le prix du Gouverneur général 2018 dans la catégorie « Poésie ».

Le Quartanier 23.95

Le bleu des glaciers

DANIELLE DELORME

Familière du haïbun, une forme littéraire combinant à la prose la brièveté imagée du haïku, DANIELLE DELORME nous régale avec un deuxième recueil : Le bleu des glaciers. Nous emportant presque dans ses bagages, la poète nous transporte, grâce à de courts chapitres ponctués de haïkus, de l’Argentine en passant par les îles Malouines et la Terre de Feu, vers l’Antarctique qui l’appelle, elle, pressée, inquiète de l’urgence de plus en plus affirmée des dérèglements climatiques et leurs impacts certains sur cette partie unique du monde. Parsemé de magnifiques photos de la faune et de la flore prises durant ce périple extraordinaire, Le bleu des glaciers nous raconte un voyage entre récit et poésie qui, par sa beauté singulière et la vie dont il déborde, nous sensibilise à l’immense catastrophe que serait le bouleversement de ces espaces si riches de vie.

Éditions David 21.95

L’absente de tous bouquets

CATHERINE MAVRIKAKIS

« Souvent, je classe les gens en catégories : ceux qui ont trop aimé leur mère… et les autres. Cela met vite de l’ordre dans mon chaos. » Après avoir placé la figure complexe et rocambolesque du père au centre d’une œuvre dans La ballade d’Ali Baba, l’écrivaine, essayiste et professeure CATHERINE MAVRIKAKIS peint maintenant le portrait poignant de celle de la mère dans ce dixième roman, L’absente de tous bouquets. Habitée par une vulnérabilité aux mille nuances, la narratrice fait le récit de l’amour passionné et tuméfié qu’elle voue sans faillir à sa mère disparue, s’adressant parfois directement à elle, dans cet espace de la fiction qui permet à jamais de l’invoquer. D’une intertextualité fleurie, entre le jardin du cimetière et celui qu’elle entretient sans relâche en elle, la voix de ce roman revendique un amour maternel vrai qui ne laisse plus de place aux secrets familiaux.

Héliotrope 22.95

Le jardin de la morte

PIERRE-LUC GAGNÉ

Même dans l’autofiction, on sent le poète chez PIERRE-LUC GAGNÉ. On le sent dans la forme morcelée sous laquelle nous est offert ce deuxième livre (mais premier récit) de l’auteur, Le jardin de la morte. Mais on le sent également dans le rythme, la musicalité, le souci de faire naître les images dans des paragraphes où fleurissent, comme en vase clos, les souvenirs de famille de l’auteur, peuplés de personnages féminins. « Je n’ai pas l’ambition ni la volonté de construire des personnages, alors j’écris sur ce que je connais, sur ce que je crois reconnaître. » C’est ainsi qu’il nous fait entrer dans ce livre porté par l’amour, celui qu’il voue aux femmes blessées de sa vie et à celle qui, au-delà de tout, a dessiné à grands traits son enfance. « Mamie m’avait prévenu : vivre demande une certaine déraison, car un jour ou l’autre, quelqu’un te rendra fou. » Le jardin de la morte est, ainsi, un hommage douloureux à celles qui auront semé en lui la conscience de la force de l’amour et de la fragilité du cœur.

Hamac 15.95

Les racines secondaires

VINCENT FORTIER

Fleurir sans racines est forcément impossible. C’est donc à cette quête essentielle des origines familiales que se livre le narrateur du récit Les racines secondaires du romancier VINCENT FORTIER. À travers le délire d’un père mourant qui l’appelle soudain Maurice, Philippe découvre l’existence d’un oncle gai dont on ne lui a jamais parlé. Il se lance donc dans un voyage inattendu sur les traces de cet homme avec lequel il partage tant de choses fondamentales. Ainsi, des racines aux cimes, de Montréal à la blanche froideur de l’Alaska, Philippe livre un récit des branches croisées, dans ce livre qui donne tantôt voix à l’oncle, tantôt verbe au neveu, et qui plaide, quelque part, l’importance de la mémoire, du poids des non-dits familiaux, de la liberté, des routes et des aventures qui mènent, si souvent, à la vérité de soi.

Del Busso 24.95

Mon fils ne revint que sept jours

DAVID CLERSON

L’œuvre de l’écrivain DAVID CLERSON se distingue, entre autres, par une magnifique habileté à faire franchir au lecteur et à la lectrice le seuil irrésistible séparant le réalisme de l’étrange. Et son troisième roman n’échappe pas à la règle. Dans l’atmosphérique Mon fils ne revint que sept jours, la plume de l’auteur se substitue à la voix d’une femme vieillissante qui voit surgir son fils après dix ans d’absence. Un retour soudain avec pour cadre le chalet familial qui conduit mère et fils dans la luxuriance d’une tourbière, à accorder le rythme de leurs pas au récit d’errance du jeune homme. Mais dans ces heures comptées ponctuées par la répétition des gestes, qui sait ce à quoi la mémoire réussit réellement à s’accrocher ? Récipiendaire du prix de l’édition québécoise du Festival du premier roman de Chambéry pour son livre Frères, publié en 2013, David Clerson propose, encore une fois, une œuvre à l’écriture remarquable qui continue de nous hanter après la dernière page lue.

Héliotrope 21.95

Mauvaise herbe

GUILLAUME B. DUCHESNE

« Le pissenlit: la mauvaise herbe par excellence, connue de tous et ennemi juré de la pelouse, il n’en demeure pas moins une fleur que l’on doit reconnaître pour sa ténacité et sa capacité d’adaptation. » Figurant en exergue de Mauvaise herbe, premier roman de GUILLAUME B. DUCHESNE, cet extrait de l’encyclopédie en ligne Fleurs sauvages du Québec exprime parfaitement la résilience dont fait preuve le narrateur de cette fiction à l’humour audacieux débordant d’autodérision. Préposé aux bénéficiaires, Marco a cumulé les petits boulots foireux et les expériences mitigées avant d’échouer dans des établissements de soins qui abusent sans vergogne de son diplôme fraîchement acquis. Mais à l’image du persistant pissenlit, et loin de se considérer comme un émule de Mère Teresa, le tenace Marco s’obstinera dans sa course effrénée au royaume des sondes urinaires, au risque d’y diluer toutes ses ressources de compassion.

Fides 24.95

La vallée des fleurs

NIVIAQ KORNELIUSSEN

Déjà remarquée pour la parution d’Homo sapienne, son premier livre traduit en français aux éditions de La Peuplade, l’autrice d’origine groenlandaise et d’identité queer NIVIAQ KORNELIUSSEN confirme un indéniable talent littéraire avec son bouleversant deuxième roman, La vallée des fleurs. Roman de contrastes et de fêlures, opposant à des paysages transcendants la profondeur des grottes insondables de la psyché humaine, La vallée des fleurs nous raconte le lent et inexorable effritement de la vie d’une jeune femme dont chaque pas plus loin dans la spirale revêt une banalité qui en fait toute la profondeur du drame. Et c’est toute la maestria angoissante de l’écriture de Niviaq Korneliussen qui se révèle ainsi, d’une page à l’autre, entraînant le lectorat impuissant à ressentir l’étau qui se referme sans pitié sur la narratrice. Un roman douloureusement prenant qui pose un constat dramatique sur le suicide et son impact impitoyable sur une famille et sur toute une société.

La Peuplade 27.95

Monstera deliciosa

LYNDA DION

Le Monstera deliciosa est une plante gourmande qui, sous des soins attentifs et avertis, peut s’épanouir en une véritable créature de verdure d’une luxuriante extravagance qui ne passe pas inaperçue. C’est un peu l’effet merveilleusement dévastateur que crée sur le lectorat la prose puissante de LYNDA DION dans son Monstera deliciosa à elle, son troisième roman publié aux éditions Hamac. Dès les premières lignes, malgré une narration à la troisième personne, les thèmes chers à l’autrice se révèlent toujours aussi frontalement examinés, ciselés par des phrases en toute maîtrise qui retiennent sans trahir la puissance émotionnelle de l’écriture. « Je, il ne faut pas. Écrire à côté : la troisième personne, c’est mieux pour ce qu’il y a à dire. » Car c’est vers la fin d’un amour que le livre nous amène, dans l’événement de la « rupture entre quatre murs. Des mots seulement ». Mais cruels et impitoyables…

Hamac 17.95

Aux jardins des Acacias

MARIE-CLAIRE BLAIS

L’œuvre de MARIE-CLAIRE BLAIS se distingue parmi toutes les autres en littératures québécoise et canadienne, ultime porteuse d’une américanité (au sens continental du terme, bien sûr !) inscrivant son univers fictionnel en des thèmes qui rejoignent l’universel. Une définition que l’on peut certainement appliquer au septième tome de son cycle Soifs, Aux jardins des Acacias. Toujours fidèle aux vagues ininterrompues de cet océan narratif qui distingue ce cycle de l’œuvre de l’écrivaine, ce septième opus ramène sur la rive des personnages déjà rencontrés qui affermissent leurs destins dans l’univers « blaisien ». Retrouvailles qui se font avec, pour décors, ces Jardins des Acacias, le cimetière des Roses, l’océan et tous ces lieux chargés de moiteur qui abritent l’errance des passions. Encore une fois, Marie-Claire Blais livre un pan colossal d’un monument littéraire qui questionne les origines du mal et l’identité véritable des fléaux du monde moderne.

Éditions du Boréal 25.95

Reine de miel

SIMON PARADIS

Saga familiale ? Mythologie botanique ? Roman policier ? Tout semble possible quand on entre dans le premier roman éclectique et particulièrement original de SIMON PARADIS, Reine de miel. Et comme il n’y a pas de fumée sans feu (comme il n’y a pas de miel sans fleurs !), entre le corps retrouvé dans une cuve industrielle de miel d’été et la multiplicité des décors traversés au cœur de cette histoire multigénérationnelle débordante de parfums et de saveurs, ce roman en est un de mystères, au pluriel ! Figurant sur la liste préliminaire du Prix des libraires du Québec 2019 dans la catégorie « Québec », Reine de miel est un livre à la construction audacieuse dont l’intrigue sait se dissimuler habilement derrière une multitude de masques.

Marchand de feuilles 27.95

Hors-sol

PHILIPPE YONG

Hors-sol. Titre astucieux du primo-romancier PHILIPPE YONG, c’est aussi l’image parfaite pour décrire l’état de ceux qui, partout, croissent sans s’ancrer réellement dans quelque sol que ce soit. Une réalité qui s’applique également aux plantes hydroponiques qui fascinent l’agronome Alvaro, personnage principal de ce livre. Aussi, lorsqu’il doit tout recommencer, quittant le Mile-End pour tenter de construire un avenir en Islande, c’est cette nature nomade qui, en lui, combat d’emblée toute aspiration d’enracinement. Dans une écriture posée et descriptive qui raconte avec un sens de l’observation redoutable la relation symbiotique entre un jardinier et ses « créatures », Hors-sol raconte l’histoire d’un homme sensible qui, comme ses plantes, vit jusque dans son corps le drame insoupçonné de se sentir bien, même si déraciné, partout où il va.

Mémoire d’encrier 24.95

Mythe précédé de Gloria

MYKALLE BIELINSKI

Exploratrice et performeuse, MYKALLE BIELINSKI donne à sa poésie des dimensions à la mesure de son expérience de compositrice et d’interprète. Mythe précédé de Gloria, premières œuvres publiées de l’artiste, ont d’abord été des « concerts sensoriels et immersifs » avant de prendre le chemin des tables de libraires. D’une rare versatilité stylistique, la poésie de Mykalle Bielinski explore tous les mouvements du vivant, alliant la respiration des êtres à l’histoire du monde : « et la terre mère / crée le monde / et par la voix/ elle est le monde ». Le thème de la création rejoignant à la fois le vivant et l’art, dans un éclatement formel rafraîchissant, s’inspire autant de l’exploréen de Claude Gauvreau que des travaux de Mircea Eliade. Bref, une œuvre qui explose, transporte, dépayse et sollicite tous les sens !

Les éditions du passage 21.95

Tandis que la fleur d’une hydrangée posée sur le sous-main en cuir résiste à la décoloration

SOPHIE BÉLAIR-CLÉMENT

Théâtre du dépouillement, le texte de Tandis que la fleur d’une hydrangée posée sur le sous-main en cuir résiste à la décoloration pourrait facilement être adapté à la scène tant les événements qu’il raconte portent tout ce qu’il faut de drame, d’absurde et de doux-amer. Dans ce premier livre publié de l’artiste et professeure SOPHIE BÉLAIR-CLÉMENT, le coloré Maurice Bélair, alias Gourou, fête ses 66 ans au coin du feu tout en distribuant le contenu périssable de ses frigo et garde-manger… Car il ne lui reste qu’un mois à vivre. Inspirée par son histoire familiale, cette œuvre brève de l’autrice brille par son authenticité, sa transparence, son humanité et par la justesse des dialogues, qui donne au joual québécois sa pleine et irrésistible musicalité.

Le Quartanier 16.95

La guerre des fleurs – Codex Ferus

DOMINGO CISNEROS

« Celui qui a vu le jour parmi les cercueils connaît le prix de la vie ; pour lui, “couper une fleur est un crime”. » C’est en ces mots éloquents que Laure Morali, en préface du livre La guerre des fleurs – Codex Ferus, résume la philosophie vitale de l’artiste autochtone DOMINGO CISNEROS. Né à Monterrey, au Mexique, en 1942 et installé au Québec depuis le début des années 70, Domingo Cisneros livre dans cette série de textes son amour de la forêt boréale qui lui a permis de se trouver comme homme et artiste. Une relation avec un environnement non dépourvu de liens profondément spirituels qui permet aussi au citoyen d’exprimer la nécessité d’adopter une manière de vivre en harmonie avec le vivant. Textes de combat, de respect et d’amour, La guerre des fleurs est un manifeste profondément actuel qui doit absolument être lu et, comme un doux pollen, répandu !

24.95