Vivarium

Partager

« Vous ne vous méfiez même pas de moi/qui suis plante grimpante/et carnivore/barque bercée/radeau de plomb/à la fois l’ordre et le désordre/la crème de la crème et l’ordure ». Vivarium, premier recueil de la poétesse ANNA BABI, tisse au sein de ses vers le récit d’une filiation hantée par le deuil. Visitée par la douleur de la perte, déchirée par l’amer sentiment de culpabilité qui accompagne les survivantes, la poésie flamboyante, frappante et étonnante de maturité d’Anna Babi nomme sans peur et sans détour autant la violence que les solidarités. Face à la monstruosité, c’est un pouvoir caché, celui porté par une voix poétique des contrastes, qui fait front. Un pouvoir qui raconte l’héritage familial d’une femme et de plusieurs, qui seront « folles à toutes les sauces », « alliées-nées » mais assumées, habitées par cette folie secours propre à dérouter les loups de notre monde.