Une mère, suivi de Trente tableaux

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La relation – souvent tendue, voire problématique – à la mère est également au cœur d’Une mère, suivi de Trente tableaux, le plus récent opus de l’actrice et cinéaste Paule Baillargeon. Privilégiant le fragment à la narration proprement dite, l’écrivaine donne à lire un récit intime, un « journal du doute » (comme l’indique la quatrième de couverture) défiant toute chronologie. Procédant par touches successives – pour ne pas dire impressionnistes –, Baillargeon présente avec brio celle qui ne l’a jamais aimée, mais qu’elle n’est jamais arrivée à détester : souvenirs marquants, réminiscences, conflits larvés et peines inavouées (« Ce jour-là, ce fameux dimanche, ma mère m’a avoué simplement qu’elle préférait son fils ») dressent le portrait d’une mère hautement paradoxale et, par conséquent, humaine. L’écriture précise et clinicienne de l’auteure de Sous le lit (Les Herbes rouges, 2016) se déploie également dans Trente tableaux, scénario du film du même titre dans lequel il est aussi question, entre autres, de la filiation maternelle.