Shuni

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Après le succès de ses deux premiers livres, Kuessipan (dont une réédition européenne sera disponible en 2021 à la suite de l’adaptation du livre à l’écran, élu meilleur film au Festival international du film d’Aubagne, en plus d’être présenté à de nombreux autres festivals internationaux) et Manikanetish (dont une adaptation au petit écran est aussi en développement), Naomi Fontaine nous revient avec Shuni, publié au Québec en 2019 et disponible en Europe depuis mars 2020. Lauréat de plusieurs prix, dont le Prix littéraire des collégiens et le Prix littéraire des lycéens AIEQ, ce roman, écrit sous la forme d’une longue lettre, a encore une fois bouleversé le public et la critique par sa capacité à déconstruire les préjugés ancrés sur les autochtones et révéler une autre parcelle de vérité sur les communautés innues, celle que les statistiques évacuent de leur mire.
« Julie, je te raconterai tout ce que les chiffres ne disent pas. »
Voici en une phrase le cœur du projet d’écriture de Naomi Fontaine, inspiré de Tout ce qu’on ne te dira pas, Mongo, de Dany Laferrière (publié chez Mémoire d’encrier). Julie (prononcé Shuni en langue innue), est l’amie d’enfance de la narratrice, fille de pasteur dont la famille a quitté Uashat plusieurs années auparavant. Àprès son départ, les deux fillettes avaient prévu s’écrire des lettres, mais elles ne l’ont jamais fait, et c’est alors qu’elle apprend que Julie reviendra pour aider la communauté innue que la narratrice, qui a quitté depuis longtemps elle aussi son village natal, ressent l’envie de lui écrire. Par l’intermédiaire de cette correspondance imaginée, Naomi Fontaine aborde l’importance d’apprendre à connaître et à comprendre les gens avant de penser être en mesure de les aider.