S’engager en amitié

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Qu’est-ce que l’amitié ? Celles qui sont virtuelles comptent-elles autant que celles dans la « vraie » vie ? Peut-on vivre une peine d’amitié ? Est-ce que les filles et les garçons peuvent vraiment être amis ? C’est à ces questions et bien plus encore que tente de répondre CAMILLE TOFFOLI dans son essai S’engager en amitié. Écrit au « je », le livre tente de faire le tour d’un sujet qui peut sembler banal de prime abord, mais qui est beaucoup plus vaste et complexe qu’on pourrait le croire. Pour son projet, Camille Toffoli choisit un ton plus intimiste, où les anecdotes personnelles viennent souligner son propos et permettre une forme d’identification, ce qui facilite davantage la lecture de cet essai, déjà fort accessible en raison du niveau de langue utilisé, et du ton qui rappelle la conversation qu’on pourrait avoir avec une grande sœur, ou une amie plus âgée. Des amitiés féministes à celles qu’on retrouve dans le sport, en passant par la frontière floue entre l’amitié, l’amour et le désir, ou encore les amitiés en ligne, chaque chapitre explore une dimension différente de la question. Ce qui ressort, à la lecture de cet essai, c’est la volonté de l’autrice de remettre à l’avant-plan les liens amicaux mis de côté au profit des relations de couple, qu’on considère comme plus « réussies ». À travers ses réflexions sur l’amitié, c’est toute une culture de la performance et de l’individualisme fortement nord-américain que Camille Toffoli remet en question. Elle invite les lecteurs et les lectrices à prendre soin de leurs amis, à s’en faire de nouveaux, et à s’épanouir dans des relations amicales significatives. Compte tenu des impératifs hétéronormatifs et monogames de la société occidentale, sa proposition fait office d’une véritable révolution dans nos rapports sociaux. On termine sa lecture avec une seule envie : prendre des nouvelles de nos amis, question d’entretenir ces relations sans lesquelles nous serions bien seuls, au final…