Révolution

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L’action se déroule dans le Paris branché des intellectuels BCBG devenus révolutionnaires de salon le temps d’une fiction dystopique à la fois grinçante et jouissive. Grégoire Courtois publie, au Quartanier, un roman particulièrement original : Révolution. De son propre aveu inscrit en quatrième de couverture, l’auteur partait avec l’intention de ridiculiser ses personnages – des gens de bonne famille qui se plaisent à critiquer le capitalisme tout en étant vêtus des plus grandes marques et en buvant les crus les plus raffinés –, mais il s’est pris de sympathie pour eux au cours de l’écriture. Il en résulte une sorte de fable postmoderne où nos héros, qui sont davantage inspirés par les cocktails de bar que ceux de Molotov, fomentent une insurrection dont le but est tout sauf précis. On s’attache à ces petits bourgeois qui vivent un éveil politique soudain, mais on est rapidement ramené à la réalité par l’inefficacité de leurs actions et l’insincérité de leur démarche. Un petit roman en forme de feuilleton qui offre, par l’envers des choses, un regard incisif sur l’esprit révolutionnaire un peu poseur qui émerge parfois chez les privilégiés.