Psychiatrie mortelle et déni organisé

Partager

Les liens entre l’industrie pharmaceutique et le corps médical sont de plus en plus critiqués. Pour certains, l’influence des fabricants de médicaments sur les médecins serait telle que ces derniers auraient souvent plus à cœur les multiples bonus (tournois de golf, voyages et autres gratuités) dont ils bénéficient que la guérison des patients. Bien que tenant un discours plus nuancé, le médecin et chercheur danois Peter Gotzsche prétend que les directeurs de services psychiatriques, soutenus par les pharmaceutiques, ont largement nié les échecs de la psychiatrie biologique et ont ainsi participé à répandre des faussetés au sujet de l’efficacité des molécules dans le traitement des maladies du cerveau. Traduit par le docteur Fernand Turcotte, Psychiatrie mortelle et déni organisé, aux Presses de l’Université Laval, entend démontrer que la surutilisation des médicaments psychiatriques entraine la mort d’un nombre démesuré de patients. On y explique qu’une réduction de 90 % de l’utilisation des psychotropes serait non seulement salutaire, mais améliorerait grandement le traitement d’une vaste proportion des pathologies psychiques.