Okinum

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Créée à Montréal le 2 octobre 2018, à la salle Jean-Claude-Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, Okinum, d’Émilie Monnet, convoque plusieurs médiums tels quel le chant, la performance, la recherche sonore, les technologies d’éclairage et la vidéo. La pièce est traversée par trois grands fils rouges : d’abord, l’apprentissage d’une langue et d’une culture, l’anishnaabemowin ; ensuite, la critique de la répression exercée par les Blancs à l’égard des nations autochtones (« Être déconnectée et se taire / se taire et réprimer sa colère / se taire et se cacher derrière ») ; enfin, le drame beaucoup plus personnel que vit la protagoniste, qui souffre d’un cancer de la gorge. Morcelée, l’œuvre de Monnet est constituée de segments qui n’en sont pas moins unifiés par des scènes plus oniriques, où le personnage invoque la faune et la flore dans sa quête personnelle. Écrite en anishnaabemowin, en français et en anglais, Okinum, dont le titre signifie « barrage », est une réflexion profonde et incarnée sur les barrages tant intérieurs qu’extérieurs qu’il faut parfois faire éclater pour enfin s’inscrire dans la lignée de ses ancêtres et arriver à se retrouver. L’ouvrage se clôt sur une préface signée par Marie-Hélène Constant.