Nature morte au couteau

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Récompensée par le Prix du Gouverneur général en 2019, la poétesse ANNE–MARIE DESMEULES n’a jamais eu peur d’aborder de front des sujets sensibles. Après avoir traité avec brio de la relation malsaine d’une mère et son enfant dans Le tendon et l’os, elle revient à la charge poétique avec Nature morte au couteau, un brutal retour à la nature de l’humain dénaturé. Peuplée par les animaux de l’ombre dans un monde décharné qui leur permet de prendre leur revanche sur la civilisation, la poésie riche en images d’Anne-Marie Desmeules raconte l’agonisante débâcle de l’humanité. Une fin de monde métaphorique, mais bien sentie où la survie s’assure par l’observation, voire l’imitation des bêtes : « Comme des renardes parmi les herbes abattues et les gouttes d’asclépiade, il suffit de rester figée dans l’instant du guet. » Autrement dit, pour tromper la mort au quotidien, il faut savoir s’adapter.