Mouron des champs

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« Je pense souvent à vous/à moi dans la continuité de vous/au curieux maillage de nos voix/dans l’écho de vous. » Deuxième recueil de poésie de MARIE-HÉLÈNE VOYER publié chez La Peuplade après le puissant Expo habitat, Mouron des champs se tourne, d’abord, vers les femmes du passé, celles qui ont subi, puis ont réussi à se séparer des socles, de l’immobilité, des conventions, des bondieuseries pour prendre à bras-le-corps l’air sauvage, la rébellion, et même devenir conspiratrices. Parcourant les lieux familiers, les espaces et les objets porteurs de sacré et de secrets, la poésie de Marie-Hélène Voyer visite aussi la figure maternelle dans un murmure de vers chargés d’amour, de lumière et de fragilité, dans une suite qui illustre la perte, les cendres et la mélancolie : « ma mère est une oie/un fantôme très blanc/je l’étends sur la corde […] j’exhibe son sacrifice/mon regret lumineux ». Émouvant, Mouron des champs rend hommage aux fleurs rampantes mais belles qui, tout près de la terre, ont cherché, à force d’éclore, à vivre, à soigner, à s’épanouir.