Moi, ce que j’aime c’est les monstres

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Initialement paru aux États-Unis en 2017, le premier roman graphique d’Emil Ferris a immédiatement emballé la critique et les lecteurs. Bien que la décision des éditions Alto d’en acheter les droits n’était pas évidente d’emblée au regard de l’immensité du volume et des coûts de production élevés que représente la publication de plus de 400 pages en couleur, on peut considérer que le succès en librairie a largement suffi à justifier le risque. L’ouvrage se lit comme le journal intime d’une jeune de 10 ans, presque entièrement illustré au stylo-bille, qui mène une enquête à la suite de la mort de sa voisine. La jeune, passionnée par les monstres, les vampires et autres revenants découvrira que la réalité est souvent plus complexe que les apparences veulent le laisser deviner. Sous le couvert d’un récit familial, c’est toute l’histoire de la Shoah, de la diaspora juive et de la modernité américaine qui sera revisitée par la jeune résidente du Chicago de la fin des années 1960. Livre magistral, qui ne laisse personne indifférent, Moi, ce que j’aime c’est les monstres intrigue des milliers de lecteurs par ses va-et-vient entre fiction et réalité. Tous en arrivent rapidement à se demander qui des monstres ou des personnes réelles sont les plus véridiques et qui sont les plus dangereux !