L’autrice MARISOL DROUIN semble se réinventer, ou s’amuser à nous confondre, à chaque œuvre publiée. Après le dystopique Quai 31 (2011) et l’intime Je ne sais pas penser ma mort (2017), tous deux parus aux éditions La Peuplade, elle offre l’audacieux Lola et les filles, œuvre-charge armée d’une poésie percutante et crue. Dès les premiers poèmes, Marisol Drouin est de front sur tous les fronts. Relations amoureuses, désir de sororité, mépris masculin, mesquinerie féminine : sa poésie crie et s’inscrit dans une prise de pouvoir face au paradoxal désintéressement masculin devant la puissance féminine. Avec, en filigrane, Nelly Arcan comme figure absolue de l’impasse, cette œuvre explosive fait le constat de l’impossibilité pour la femme, et pour l’écrivaine, d’être dissociée de son corps. Comme un désir de littérature à jamais lié aux sexes. Et la poésie de Marisol Drouin s’approprie l’un et l’autre, sans s’excuser.