L’œil du maître

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S’il est un mythe qui a longuement animé les luttes souverainistes au Québec, c’est bien celui de la figure du maître. Souvent envisagé comme un geste de décolonisation, le rêve indépendantiste québécois a intérêt à se transformer pour intégrer des discours qui incluent ceux qui se reconnaissent moins dans la lutte au « boss anglais », mais qui n’en sont pas moins attachés au territoire et à la culture d’ici. Dans L’œil du maître, chez Mémoire d’encrier, l’essayiste Dalie Giroux propose plutôt de décoloniser la décolonisation, ou, pour le dire plus simplement, d’intégrer au discours identitaire les réalités autochtones, antiracistes, écologistes, féministes et celles issues de l’immigration. Écrit sous le signe de la polémique, l’essai renouvelle avec le genre pamphlétaire et se veut une sorte de coup de pied dans la ruche nationale. L’ouvrage saura certainement plaire à ceux qui cherchent à reprendre un rendez- vous manqué avec l’Histoire.