Les entailles

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Les problèmes de santé mentale – crises de colère incontrôlables, accès de violence soudains, dépressions chroniques et pensées suicidaires – sont au cœur du récit autobiographique Les entailles, de Marie-Élaine Guay. À la suite du décès de son père, la narratrice, véritable double de l’écrivaine, se livre à un travail introspectif et mémoriel, qui l’amène à réévaluer son enfance. Multipliant les retours en arrière, elle montre sans l’ombre d’un doute qu’elle a grandi dans un milieu dysfonctionnel où les preuves d’amour étaient plutôt rares et les sources de conflits, nombreuses. À la lecture de la prose précise, voire clinicienne, de l’autrice, qui s’est d’abord fait connaître en 2018 avec son recueil de poèmes Castagnettes, publié chez Del Busso éditeur, on sent très bien le fossé qui s’est creusé, au fil des ans, entre ses parents et elle. Par ailleurs, la structure de l’œuvre est tout simplement imparable : les courts segments narratifs sont entrecoupés d’extraits de rapports médicaux rédigés par des spécialistes qui ont rencontré Marie-Hélène alors qu’elle était enfant. De ces fragments émane une vérité cathartique, celle de Guay. Et c’est tout ce qui compte.