L’empire invisible. Essai sur la métamorphose de l’Amérique

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La culture québécoise est marquée par ses questionnements identitaires, c’est-à-dire ce qui la démarque des autres. S’il est un trait de personnalité de la collectivité d’ici qui la distingue des autres nations de la francophonie, c’est bien son américanité. La proximité du Québec avec les États-Unis d’Amérique fait en sorte que le mode de vie québécois est beaucoup plus proche de celui des Américains que de celui des Français. Dans son passionnant essai L’empire invisible. Essai sur la métamorphose de l’Amérique, chez Leméac, le professeur de littérature Mathieu Bélisle propose une sorte de balade au cœur de la mythologie étasunienne avec cette particularité de le faire à partir d’un « moi » bien québécois. Ainsi, lorsqu’il démonte le mythe du déclin américain en démontrant en fait à quel point son soft power est plus influent que jamais, notamment grâce aux interfaces des GAFAM qui le propulsent, il le fait en se mettant lui-même en scène dans ses observations et ses réflexions. À ce chapitre, il y a un passage, à la fin de l’ouvrage, où le Québécois s’imagine un destin américain, comme s’il avait été un des descendants des tisserands de la Nouvelle-Angleterre du XIXe siècle, qui est particulièrement éclairant.