Le silence sur nos maux

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De prime abord, on peut penser que l’accès aux services de santé mentale est universel et que la discrimination fondée sur les enjeux identitaires en est absente. Or, comme l’analyse la travailleuse sociale et professeure adjointe à l’Université Laval Katharine Larose-Hébert dans son essai Le silence sur nos maux, les choses ne sont pas aussi simples qu’il y parait. En s’appuyant sur une étude ethnographique qui porte sur l’expérience des patients qui utilisent le réseau public québécois, la chercheuse a réalisé que l’organisation même du système ainsi que le discours dominant qui y est tenu sont susceptibles d’engendrer un régime de pouvoir qui a un impact certain sur le rapport à soi et à la société, chez le patient psychiatrisé. L’ouvrage se veut une dénonciation des relations de pouvoir indues qui peuvent survenir au cours du traitement et qui aspirent davantage à maintenir en place une certaine hiérarchie qu’à améliorer le bien-être des malades.