Tour à tour journaliste au sein de médias traditionnels, tels que le Journal de Montréal et La Presse où il pratiquera régulièrement le reportage d’immersion, puis directeur de production dans un média numérique plus ludique, le Sac de chips (intégré au site du Journal de Montréal), Hugo Meunier est actuellement reporter chez Urbania, un média qui se pose en véritable porte-étendard pour toute une génération devenue adulte au tournant du millénaire. Ce parcours professionnel, l’auteur en a fait la trame de fond de son récit dans Le Patron, chez Stanké. On y suit les tribulations d’un quarantenaire un peu ringard, confronté à ses employés, de jeunes milléniaux, devant qui il peine à ne pas passer pour un plouc intégral, malgré sa volonté ferme de bien paraître à leurs yeux. Une succession d’événements inexplicables viennent perturber le cours des choses et fera basculer le roman dans une étrange dystopie où les représentants de la génération Y [attention : divulgâcheur] se révéleront être des vampires assoiffés de sang, qui carburent précisément aux mystérieux carnages qui se produisent un peu partout en ville. Une œuvre tout à fait amusante, qui, sous des apparences de légèreté et de rigolade inconséquente, témoigne à sa manière d’un certain choc civilisationnel engendré par une redéfinition de la manière de livrer l’information par les médias.