Le jardin de la morte

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Même dans l’autofiction, on sent le poète chez PIERRE-LUC GAGNÉ. On le sent dans la forme morcelée sous laquelle nous est offert ce deuxième livre (mais premier récit) de l’auteur, Le jardin de la morte. Mais on le sent également dans le rythme, la musicalité, le souci de faire naître les images dans des paragraphes où fleurissent, comme en vase clos, les souvenirs de famille de l’auteur, peuplés de personnages féminins. « Je n’ai pas l’ambition ni la volonté de construire des personnages, alors j’écris sur ce que je connais, sur ce que je crois reconnaître. » C’est ainsi qu’il nous fait entrer dans ce livre porté par l’amour, celui qu’il voue aux femmes blessées de sa vie et à celle qui, au-delà de tout, a dessiné à grands traits son enfance. « Mamie m’avait prévenu : vivre demande une certaine déraison, car un jour ou l’autre, quelqu’un te rendra fou. » Le jardin de la morte est, ainsi, un hommage douloureux à celles qui auront semé en lui la conscience de la force de l’amour et de la fragilité du cœur.