La balançoire de jasmin

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Nous sommes en 2052 à Vancouver. Un vieux couple d’homosexuels vit paisiblement dans l’expectative de la mort. L’un est gravement malade. L’autre, l’harawaki (le conteur), pour contrer le sort et faire honneur à leur origine syrienne, de Damas, entame un long cycle de contes, relatant leur vie de réprouvés et de parias, de khawal ou de louti (pédé) dans le monde musulman. La balançoire de jasmin est le premier roman d’Ahmad Danny Ramadan. Chacun de ces contes, qui éloignent un instant l’ange de la mort, relate une histoire d’exil ou les déboires tragiques des gens de peu, des lesbiennes et des artistes de Damas et d’Alep après la révolte de 2011, sous le régime de Bachar al-Assad. Suicides, coups de fouet pour avoir peint des femmes nues, bombes et histoires d’opprobre y côtoient des souvenirs d’enfance précieux. Bonheurs fugaces de la nourriture syrienne, beuveries cachées, joie de ces moments volés aux pouvoirs en place, religieux ou politiques, laissent affleurer ici et là, sous l’amertume et la mélancolie, de grandes effluves de jasmin.