Jean-Baptiste décapité. Nationalisme, religion et sécularisme au Québec

Partager

La sociologue et professeure à l’Université du Michigan Genevieve Zubrzycki interroge les conditions de possibilité d’un passage d’un nationalisme canadien-français vers un nationalisme québécois, dans son essai Jean-Baptiste décapité. Nationalisme, religion et sécularisme au Québec, publié au Boréal. Sa lecture de cette mutation sociologique prend ancrage dans un fait divers survenu lors du défilé du 24 juin 1969, alors que des militants prirent contrôle du char allégorique à l’effigie du prophète, ce qui aura pour effet de faire rouler la tête de la statue sur le pavé. Cet événement, qui fit grand bruit dans la presse de l’époque, devient pour elle le symbole d’un passage vers la sécularisation des célébrations nationales et le signe d’une mutation de la manière d’affirmer son identité du peuple québécois. La réflexion de l’auteure sur ce changement la mène à analyser le rapport de l’identité québécoise avec la religion et, éventuellement, avec la laïcité qui est au cœur des débats contemporains en cette terre francophone d’Amérique.