Dans les dernières années, un discours prend de plus en plus de place dans les départements de sociologie et fait lentement sa marque dans l’édition : celui de l’intersectionnalité. Cette approche favorise l’étude des régimes oppressifs que subissent les minorités (ethniques, de genre, de classe sociale, etc.) par les plus privilégiés d’une société. L’essai Hétéro, l’école ? Plaidoyer pour une éducation antioppressive de l’éducation, par la sociologue Gabrielle Richard en est une vibrante illustration. L’autrice insiste sur le fait que, selon elle, dès qu’il y a sexualité, il y a rapports de force. Le début de l’activité sexuelle chez les adolescents est donc une occasion à saisir pour leur montrer différents modèles de sexualité situés en dehors du spectre de l’hétérosexualité, ce à quoi l’école actuelle échoue, à son avis. Elle s’attarde à démontrer comment les systèmes scolaires québécois et français tendent à entretenir des stéréotypes qui perpétuent la stigmatisation et la marginalisation des tendances alternatives, ce qui mène, selon sa logique, à une forme de violence et d’oppression. Elle présente quelques pistes de réflexion pour rendre l’école de demain plus inclusive et positive à l’égard des sujets moins hétéronormés. Il s’agit d’un essai engagé et polémique qui s’appuie sur des observations du milieu scolaire qui sont bien documentées.