Habiller le coeur

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Il n’y a pas d’âge pour imaginer de nouveaux possibles à la vie. Pour Monique, 70 ans, qui reprend à Puvirnituq, après cinq ans à la retraite, son travail de cadre à la Protection de la jeunesse, c’est un regard immense comme les étendues de glace qui s’ouvre sur les réalités de la vie « au Nord ». Si les yeux de « Moe » ne cessent d’être rouges au-dessus du 55e parallèle, ses intentions sont limpides. Et loin de nourrir le clivage qui existe entre Blancs et Inuits, dans la vie comme dans les mots, elle écoute et observe, apprenant de tous les « êtres d’exception » qui partagent son quotidien, créant une émouvante réciprocité. Dans Habiller le coeur, roman autofictionnel aux multiples couches narratives, Michèle Plomer nous fait littéralement tomber amoureux de la vive et étonnante Monique LeBlanc, révélant du même souffle une relation mère-fille qui, dans sa tendre imperfection, nous ravit le cœur par son récit tissé, malgré des milliers de kilomètres de distance, comme une broderie à même la peau.