Être et n’être pas. Chronique d’une crise nordique

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« Voguer au Nord, c’est s’obliger à se délester d’une portion d’orgueil ». Depuis plusieurs années Jean Désy, poète et médecin, s’évade de la bourgeoisie du sud dans le Nord du Québec. Il a produit nombre de livres de poésie et d’essais sur le Nord. Ici, dans Être et n’être pas. Chronique d’une crise nordique, il nous parle sans ambages, directement, dans une prose de diariste, de son amour pour les Inuits. Tiré de son journal des quatre années où il fut médecin dépanneur pour Salluit, il aborde ici les grands problèmes existentiels qui minent la vie de ces êtres humains du Nord : taux de suicide trop élevé, épidémie de tuberculose, de syphilis et accidents multiples dus à de fréquents épisodes de soûlerie. Le médecin évoque ainsi la mélancolie nordique provoquée par le nihilisme sudiste, l’alcool et internet. Pour lui, les sudistes que nous sommes, épris d’une civilisation « law and order » obnubilée par la technoscience, détruisent à petit feu l’esprit nomade et spirituel de ces peuples de la toundra. Ses remèdes : plus de spiritualité, des balises religieuses, du rire et de la gentillesse et la chasse au nihilisme contemporain.