Et là, mon père, suivi de Et là, ma mère

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« Il est difficile ce coup de bleu dans la chambre dernière. / Quand mon père tombe, là, mon cœur tremble. / Les os se cassent. /  Dis-moi ce qu’il y a derrière tes prunelles. /  La longueur de toute une vie. Toi, brisé depuis l’enfance ».C’est sur ces magnifiques vers que s’ouvre Et là, mon père, suivi de Et là, ma mère, le dernier recueil de poèmes d’Hugues Corriveau. Tour à tour romancier, nouvelliste, essayiste et critique de poésie au Devoir, l’auteur offre, avec ce dernier titre, un diptyque parfaitement symétrique (les deux sections du livre contiennent sept poèmes chacune) sur l’inéluctabilité de la mort. Dans des textes émouvants et incarnés, le poète passe en revue les vies de ses parents et en dresse le bilan dans des élégies aux images surprenantes et à la syntaxe habile : les vers au souffle long, flirtant parfois volontiers avec la poésie en prose, succèdent allègrement aux vers courts et syncopés. En somme, les quatorze longs poèmes narratifs de l’œuvre jettent les bases d’une grammaire des derniers moments de l’existence et du deuil.