Enfants du lichen

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« – Qu’ont-ils en commun, me dis-je, un Celan, ou une Tsvetaïeva ou Maya Cousineau Mollen ? – Une fatalité de changer le tourment subjectif en cadences pour l’humanité. » Amorcer la lecture du recueil de la poète innue MAYA COUSINEAU MOLLEN, accompagné d’une préface dithyrambique de la grande écrivaine HÉLÈNE CIXOUS, n’est pas banal, il faut le dire. Avec une arrivée aussi remarquée, pas étonnant que la puissance d’Enfants du lichen, la deuxième œuvre poétique de l’autrice, se soit vue couronnée du prix du Gouverneur général 2022 dans la catégorie « Poésie ». Une marche littéraire déjà bien entamée par son premier recueil, également paru aux éditions Hannenorak, Bréviaire du matricule 082. Et, encore une fois, la plume de Maya Cousineau Mollen est l’écho émouvant, tonnant, transcendant d’une multitude, dans cette voix territoire qui rêve « d’une humanité sans papiers / Où l’eugénisme nouveau agonisera  / Mais le tamis est tenace »… Et d’une mémoire qui ne doit jamais s’éteindre.