Après le primé et chaleureusement accueilli par la critique Trente, publié en 2018 aux Éditions du remue-ménage, MARIE DARSIGNY courtise encore le thème de l’autodestruction dans le brillant et ironiquement addictif Encore : conte de toxicomanie tranquille. Loin de faire l’apologie de la consommation ou de se conforter dans le positivisme exacerbé de l’abstinence comme seul état de création recevable, la poète et autrice revendique la position de celle qui voit au-delà de la dépendance pour en identifier la source. « J’ai commencé à voir qu’il n’y avait plus grand-chose de temporaire dans cette situation, puisque je ne semblais pas être en mesure de mettre un terme aux mensonges, à la souffrance, aux dépenses. Je suis tombée, j’ai arrêté, recommencé, calculé, négocié et surtout, […] je ne me suis pas considérée légitime d’écrire mon expérience. » Une légitimité qu’elle s’accorde avec beaucoup d’honnêteté et de lucidité dans ce livre, faisant valoir, par autant de parcours que d’œuvres cités, la valeur littéraire et humaine de ces cheminements non linéaires qui méritent d’être considérés.