Écrivain prolifique s’il en est – il a même récemment fait paraître Baby Boy, un roman jeunesse publié aux Éditions du Parc en face –, Antoine Charbonneau-Demers frappe fort avec Daddy, une autofiction percutante dans laquelle l’écrivain poursuit sa recherche de vérité et d’une parole juste. Roman qui a pour cadre temporel la pandémie de COVID-19, Daddy met en scène un jeune narrateur qui, cloîtré dans son appartement, réévalue son existence. Avant la crise sanitaire, il avait entamé une liaison strictement charnelle avec Daddy, un banquier de vingt ans son aîné. Mais voilà que l’homme en question a avoué à son jeune amant qu’il l’aime, ce qui complique passablement les choses. Déstabilisé par cet aveu, le narrateur prend du recul et en vient à tout passer au crible : sa passion pour les hommes plus âgés, sa prise de risques lors de relations sexuelles non protégées, ses rapports avec ses amis et les autres en général, sa propre existence. Écrit dans l’urgence, le roman, lu par l’auteur lui-même formé en interprétation théâtrale, est d’une force viscérale.