Relire Croquis laurentiens du FRÈRE MARIE-VICTORIN aujourd’hui, c’est plonger avec bonheur dans le Québec de 1920. Dans cette invitation au voyage, celui qui allait devenir un botaniste à la fine pointe des sciences décrit avec un langage riche, parfois poétique, les beautés d’une partie du territoire qu’il découvre, mais aussi ce qui le désole. Avec un regard scientifique tantôt rêveur, tantôt passionné, ce frère des Écoles chrétiennes nous fait redécouvrir le Québec autrement et nous raconte avec volupté les rencontres qu’il fera lors de ses nombreux périples. De Longueuil, en banlieue de Montréal, il se désolera de la disparition du « vieux », de l’emprise de la modernité sur le paysage : « Hélas ! Oui ! Les autos grondent au fond des garages et Longueuil pue l’essence très comme il faut ! Sans compter que l’ère des usines étant enfin ouverte, quelques hautes cheminées éructent toute la journée dans les hauteurs du ciel ! » Des Laurentides à la Montérégie, du Bas-du-Fleuve en allant vers le Témiscamingue, de l’Île-aux-Coudres à Anticosti, il prolongera son séjour aux Îles de la Madeleine où visiblement la vie des habitants le fascine.