C’est comme ça que je disparais

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La première fois où j’ai eu le goût de mourir, j’avais genre euh 12 ans ? Mais ça compte pas, ça compte pas celle-là. » Avec C’est comme ça que je disparais — roman graphique que la bédéiste et illustratrice signe aussi pour la première fois comme auteure —  Mirion Malle frappe juste et fort. À travers l’histoire émouvante de Clara, l’artiste expose avec délicatesse ce qui nourrit involontairement le déni relatif de son héroïne devant la gravité de son état : amitiés à sauvegarder, pression professionnelle, instinct de survie social… Bref, tous ces boucliers éphémères qui n’éviteront pas à la jeune femme de lourds moments de solitude où la seule fenêtre sur le monde sera celle de son cellulaire. Dans un style graphique unique aux accents expressionnistes, Mirion Malle rend avec grande sensibilité justice à la voix résiliente de son personnage, qui trouvera son écho en celles de plusieurs milliers de personnes aux prises avec la dépression.