Ces fenêtres où s’éclatent leurs yeux

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Elles se nomment Natacha, Paméla, Lolita, Heidi ou Madisson… Marie, Cidonie, Dahlia, Coralie ou Janet. Toutes, elles sont les égéries pantelantes de la poésie bouleversante et fracassée que nous of fre l’autrice et poétesse ANNE PEYROUSE dans son tout dernier recueil Ces fenêtres où s’éclatent leurs yeux. Explorant sans détour l’univers voyeur de la pornographie Internet en direct, les mots de la poétesse renvoient à la réalité du piège charnel, mais forcément désincarné, qui se referme sur ces jeunes femmes-objets pixélisées. « Nous nous branchons pour eux/débilitant nos pages web/en ces milliers d’appels sur nos épaules scrappées/la pudeur tombe où s’éclatent leurs yeux/qui nous enfilent » : les vers d’Anne Peyrouse se font voix, celles des petites sœurs, des petites filles qui absorbent, chaque jour, la violence impudique et l’exigence sans borne des regards avides qui vampirisent les fenêtres virtuelles où s’exposent leurs corps.