Anna et l’enfant-vieillard

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Auteure, comédienne, scénariste, Francine Ruel est dans l’œil du public depuis plusieurs années. Sa saga du bonheur a été vendue à 150 000 exemplaires. Elle avait parlé avec drôlerie de sa génitrice dans Ma mère est un flamant rose, en 2013. Dans son dernier ouvrage, Anna et l’enfant-vieillard, elle aborde la vie de son fils itinérant. Dans ce récit touchant, le personnage d’Anna dresse le portrait d’Arnaud, cet enfant-vieillard, cet enfant-escargot, qui porte son monde sur le dos en déambulant au centre-ville de Montréal. Enfant choyé, dorloté, au potentiel avéré, mais dont la psyché s’écroule après une agression, Arnaud erre. L’auteure énumère toutes les tentatives de rapprochement que cette mère tente pour rattraper son fils qui ne cesse de tomber. Toxicomanie, maladie mentale, tout est évoqué dans ce compte rendu de la vie d’un sans-abri vue à travers le regard maternel. À quarante-quatre ans, l’homme n’est plus tout à fait un ado et son corps est décati au même titre que celui de sa mère. L’amour maladroit, insistant et coupable, ainsi que la honte suintent de partout dans ce livre d’abandons, d’absences, d’autodestruction et de grâces.