Sous béton

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Karoline Georges est une voix unique de la littérature québécoise. Les œuvres de fiction de cette auteure et artiste multidisciplinaire se jouent des codes de la narration et des appréhensions des lecteurs en des propositions narratives érudites et angoissées. Dans son cinquième roman, Sous béton, initialement paru chez Alto et maintenant publié par Folio SF, elle met en scène une famille qui habite un appartement entièrement composé de béton, situé à des altitudes inimaginables, dans un édifice oppressant et frigide. L’enfant, confronté à des parents complètement résignés au totalitarisme fonctionnel de leur univers physique, tentera de se libérer, sans que l’on sache exactement de quoi ou comment, tant le principe même de liberté est évacué de cette civilisation. Écrit dans une forme à la frontière de la prose poétique et du roman, l’œuvre décrit une atmosphère cauchemardesque qui illustre, à sa manière, certains concepts d’oppression développés par des philosophes comme Husserl et Hegel. Le livre se veut une sorte de fable métaphysique postmoderne très réussie, qui rejoindra aisément les amateurs de fictions intellectuelles exigeantes cérébrales.