Jeunesse

La maison d’édition Écosociété lance une collection jeunesse qui ne passe pas sous le radar !

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Juste à temps pour le Salon international du livre de Québec 2023, Écosociété, maison reconnue pour « cultiver les savoirs et ouvrir les possibles », lançait « Radar », une nouvelle gamme d’essais spécifiquement destinés à la clientèle adolescente, sous la direction de Pauline Gagnon. En plus d’être une militante convaincue, léditrice a œuvré dans le domaine du livre pendant plus de 30 ans avant de prendre sa retraite. C’est l’équipe de la maison d’édition qui lui a proposé de prendre en charge le projet « Radar ». On y aborde des sujets d’actualité variés qui parlent aux ados. Pour elle, ce public était le grand laissé pour compte de l’édition au Québec. Comme elle l’explique, « entre les documentaires destinés aux plus jeunes et les ouvrages qui s’adressent aux adultes, les ados qui cherchent des essais se retrouvent devant un grand vide éditorial et doivent alors se tourner vers des livres destinés à une autre clientèle. Si nous avons choisi de combler ce vide éditorial, c’est que les enjeux auxquels les ados sont confrontés nous préoccupent et que nous avons envie de les accompagner, de leur donner des livres qui, on l’espère, les aideront à réfléchir et à repenser le monde. »

La collection propose des textes sur des thématiques variées et met de l’avant des pistes de réflexion pour amener les lecteurs et les lectrices à se poser des questions au sujet du monde qui les entoure. On y retrouve la même volonté que pour les titres destinés aux adultes : aborder des enjeux sociaux et environnementaux. Pauline Gagnon considère que le fait d’avoir mis sur pied une collection plutôt que de fonder une nouvelle maison d’édition se justifie facilement : « Souvent, notre lectorat adulte nous demandait quand nous allions publier des livres pour la jeunesse. Après des réflexions et des discussions, la collection pour ados s’est rapidement imposée. Pourquoi créer une nouvelle maison d’édition, alors que nous avons une équipe avec de solides compétences en édition et plus qu’enthousiaste à l’idée d’implanter une nouvelle collection ? Radar, c’est donc la concrétisation de notre désir de rejoindre les ados, avec les trois verbes qui guident depuis toujours notre travail éditorial : lire, réfléchir, agir. » Une chose est sûre, cette collection n’a pas fini de faire parler d’elle !

Suggestions de livres

GAFAM : le monstre à cinq têtes

PHILIPPE GENDREAU

Connaissez-vous les GAFAM ? Et si on parle de Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, c’est plus clair ? Ces entreprises sont au cœur de notre quotidien et nous rendent tellement de services qu’on ne se rend même plus compte de leur présence. Pourtant, les GAFAM, eux, sont constamment en train de nous surveiller et de compiler des informations à notre sujet, pour ensuite les revendre au plus offrant. Paranoïaque, comme situation ? Non, c’est la pure vérité, mais beaucoup d’entre nous ne s’y intéressent pas ou ne savent pas où la chercher. Heureusement, il y a des essais comme GAFAM : le monstre à cinq têtes, de PHILIPPE GENDREAU. Chapitre par chapitre, il décortique chacune des entreprises et met en lumière leur influence dans nos vies, ainsi que les impacts bien réels qu’elles ont sur les sociétés partout dans le monde. Dans une langue simple – on s’adresse au lecteur et à la lectrice en les tutoyant – et avec de nombreuses infographies aussi sobres qu’éclairantes, l’auteur démontre à quel point ces géants de la techno agissent en toute impunité. Philippe Gendreau dresse un portrait saisissant des GAFAM, souligne les nombreuses zones d’ombre qui entourent leur utilisation des données que leurs nombreux utilisateurs leur fournissent sans consentement éclairé. Et comme si ce n’était pas suffisant, l’essayiste s’intéresse également aux entreprises qui aspirent à concurrencer les GAFAM, et qui sont en quelque sorte leur pendant asiatique : Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi et la plus connue d’entre elles : TikTok. L’essai se termine sur un appel aussi urgent que nécessaire à la législation internationale pour tenter de contrôler ce que l’auteur surnomme « le monstre à cinq têtes ». Malgré un propos qui pourrait sembler rébarbatif, il est difficile, voire impossible, d’arrêter sa lecture avant d’avoir terminé l’essai. On en ressort sonné, mais conscientisé et mieux outillé pour comprendre à quel point l’emprise des GAFAM s’est étendue, telle une pieuvre qui étale ses tentacules dans la plus grande discrétion.

Écosociété, coll. « Radar » 20 $

S’engager en amitié

CAMILLE TOFFOLI

Qu’est-ce que l’amitié ? Celles qui sont virtuelles comptent-elles autant que celles dans la « vraie » vie ? Peut-on vivre une peine d’amitié ? Est-ce que les filles et les garçons peuvent vraiment être amis ? C’est à ces questions et bien plus encore que tente de répondre CAMILLE TOFFOLI dans son essai S’engager en amitié. Écrit au « je », le livre tente de faire le tour d’un sujet qui peut sembler banal de prime abord, mais qui est beaucoup plus vaste et complexe qu’on pourrait le croire. Pour son projet, Camille Toffoli choisit un ton plus intimiste, où les anecdotes personnelles viennent souligner son propos et permettre une forme d’identification, ce qui facilite davantage la lecture de cet essai, déjà fort accessible en raison du niveau de langue utilisé, et du ton qui rappelle la conversation qu’on pourrait avoir avec une grande sœur, ou une amie plus âgée. Des amitiés féministes à celles qu’on retrouve dans le sport, en passant par la frontière floue entre l’amitié, l’amour et le désir, ou encore les amitiés en ligne, chaque chapitre explore une dimension différente de la question. Ce qui ressort, à la lecture de cet essai, c’est la volonté de l’autrice de remettre à l’avant-plan les liens amicaux mis de côté au profit des relations de couple, qu’on considère comme plus « réussies ». À travers ses réflexions sur l’amitié, c’est toute une culture de la performance et de l’individualisme fortement nord-américain que Camille Toffoli remet en question. Elle invite les lecteurs et les lectrices à prendre soin de leurs amis, à s’en faire de nouveaux, et à s’épanouir dans des relations amicales significatives. Compte tenu des impératifs hétéronormatifs et monogames de la société occidentale, sa proposition fait office d’une véritable révolution dans nos rapports sociaux. On termine sa lecture avec une seule envie : prendre des nouvelles de nos amis, question d’entretenir ces relations sans lesquelles nous serions bien seuls, au final…

Écosociété, coll. « Radar » 20 $