Prix littéraires des enseignant·e·s de français
Nous avons toutes et tous connu une enseignante ou un enseignant de français.
Je me souviens de Luc Papineau, un enseignant de français à l’école secondaire Jean-Baptiste-Meilleur à Repentigny. Un homme de cœur, maître de son art, autant dans ses paroles que dans ses écrits ; le genre d’enseignant de français que chaque élève voulait avoir. Mes moments préférés ? Découvrir le prochain roman à l’étude, analyser la première de couverture, me questionner sur les intentions de l’autrice ou l’auteur, découvrir le style d’écriture, décortiquer les messages cachés, les symboles et les discours… Lire, c’était une enquête complexe, un travail de moine, rien n’était laissé au hasard dans un roman, mais la force de M. Papineau, c’était de nous ramener à ce plaisir de découvrir des autrices et des auteurs d’ici et d’ailleurs qui ont marqué l’histoire.
Je me souviens aussi de Benoit Séguin, un professeur de littérature au Cégep de Lanaudière à L’Assomption, dans la petite ville où j’ai grandi. Un orateur exceptionnel, un véritable passionné, capable de tout me vendre. Il m’a enseigné Écriture et littérature, un cours où j’ai découvert comment la littérature française portait des discours encore forts de sens et de valeur pour le jeune adulte que j’étais en train de devenir. Je me souviens particulièrement d’un échange passionné sur la mort par suicide d’un personnage. Ça avait soulevé les passions de toutes et tous en classe, et c’est par l’habile main de M. Séguin que nous avons réussi à débattre et à nous entendre.
Ces deux enseignants de français ont été mes premières inspirations pour devenir, à mon tour, enseignant de français au secondaire. Leur passion pour la langue de Molière, et particulièrement pour la littérature, a soulevé en moi le désir indescriptible de partager, à mon tour, ce cadeau qu’ils m’ont offert. Je me retrouve aujourd’hui, dans mes classes remplies mur-à-mur, à communiquer cette passion qui unit les enseignantes et les enseignants de français. Chaque jour d’école, un nouveau livre est lu, partagé, proposé, recommandé, critiqué, adoré et parfois détesté. Chaque jour, je me retrouve à circuler entre les bureaux de mes élèves, à jeter un œil à leur lecture du moment, à m’informer de ce qu’elles et ils en pensent, à échanger avec chacune et chacun, et à ultimement ajouter un énième titre à mon interminable pile à lire. Chaque jour est une occasion d’être emporté dans un univers époustouflant et de partager le tout avec d’autres qui, comme nous, ont soif de ces escapades littéraires.
Ce partage, l’Association québécoise des professeur·e·s de français (AQPF) l’a à cœur depuis plus de 15 ans par la tenue des Prix littéraires des enseignant·e·s de français. Chaque année, l’AQPF et l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) ont le plaisir de présenter aux enseignantes et aux enseignants de français des œuvres littéraires d’ici exceptionnelles, parmi lesquelles nos comités de sélection composés d’enseignantes et d’enseignants détermine les incontournables pour nos élèves.
Je vous invite, dans cette édition spéciale de Collections, à découvrir les autrices et les auteurs lauréats, mais également des œuvres qui pourront conquérir le cœur des enseignantes et des enseignants de français. Je vous souhaite d’être séduites et séduits par de nouvelles lectures passionnantes et d’insuffler le plaisir de lire chez les jeunes autour de vous.
Justin Taschereau
Président de l’Association québécoise des professeur·e·s de français (AQPF), enseignant de français au secondaire et doctorant en éducation
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