Collections | Volume 11 | numéro 2

Jeunesse

Titre lauréat – Nouvelles

Samuel Larochelle

La littérature a sauvé la vie de Mélissa Anctil

Mélissa Anctil était particulièrement touchée de recevoir le Prix littéraire des enseignant·e·s de français (catégorie « Nouvelles ») pour son livre Plus de peur que de mal (Soulières éditeur). Il faut dire que l’autrice a aimé tous les profs de français qui ont croisé son parcours scolaire et qu’elle estime que la lecture lui a permis de se libérer.

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La lecture était si importante durant son enfance et son adolescence qu’elle a choisi de se consacrer à l’écriture jeunesse depuis ses débuts en tant qu’autrice. « C’est agréable de penser qu’on peut donner le goût à des jeunes de continuer de lire. La lecture m’a sauvée de moi. C’est tellement riche de pouvoir sortir de ses inquiétudes. »

Très jeune, elle a compris qu’elle voulait devenir écrivaine. Mais puisqu’il est rare de gagner sa vie avec sa plume, elle a choisi une voie connexe : la traduction. « J’ai étudié au bac à l’Université Concordia, avec une mineure en études classiques. Ça m’a donné un métier qui m’a permis de vivre assez bien. J’ai aussi fait une maîtrise en création littéraire. »

Ses premiers pas professionnels en traduction ont été posés dans le marketing de la mode. Puis, elle a consacré 18 ans au marketing juridique. « Je viens d’arrêter la traduction, car avec l’intelligence artificielle, le métier change. » Elle en garde tout de même de bons souvenirs. « J’ai appris à écrire de manière très minutieuse et précise. C’est une excellente école d’écriture. »

À travers les années, un autre élément a propulsé son envie de création : en 1996, elle a remporté un prix de la revue Lurelu, spécialisée en littérature jeunesse. « À ce moment-là, je me suis donné le droit de faire ce métier, même à temps partiel. Je savais que ça contrebalancerait ce que j’aimais moins en traduction. »

Après quatre romans et albums jeunesse publiés au fil des ans, elle a publié un tout premier livre d’épouvante : Plus de peur que de mal (Soulières éditeur). « La littérature fantastique, c’est mon premier amour. À 12 ans, je suis tombée sur les œuvres de Maupassant, Jean Ray, Edgar Allan Poe, et ça a été un choc. J’ai adoré ça ! Ça m’a pris du temps à rédiger ce recueil, mais c’était ma façon de leur rendre hommage. »

À une époque où la publication de nouvelles est assez peu fréquente au Québec, Mélissa Anctil désirait témoigner de son amour immense pour cette forme d’écriture.

Mélissa Anctil
Mélissa Anctil

« Les nouvelles, ce sont des petits contenants parfaits, avec une épiphanie à la fin. Même si ça fait trois pages, ça peut donner des frissons d’intelligence. »

Sous peu, on pourra peut-être découvrir sa plume du côté du polar… pour adultes. « J’attends des réponses de maisons d’édition. C’est la première fois que j’écris pour ce lectorat. Je voulais aller plus loin, écrire quelque chose de plus long et voir si je suis capable de faire le saut. »

Plus de peur que de mal, Mélissa Anctil

Ce recueil de nouvelles comblera les amatrices et amateurs d’étrange et d’horreur ! Il captive jusqu’aux dernières pages. Une lecture parfaite pour préparer l’Halloween en classe au secondaire.

Soulières éditeur, 2023, 96 p., 18,95$, 9782896076413.