La lecture était si importante durant son enfance et son adolescence qu’elle a choisi de se consacrer à l’écriture jeunesse depuis ses débuts en tant qu’autrice. « C’est agréable de penser qu’on peut donner le goût à des jeunes de continuer de lire. La lecture m’a sauvée de moi. C’est tellement riche de pouvoir sortir de ses inquiétudes. »
Très jeune, elle a compris qu’elle voulait devenir écrivaine. Mais puisqu’il est rare de gagner sa vie avec sa plume, elle a choisi une voie connexe : la traduction. « J’ai étudié au bac à l’Université Concordia, avec une mineure en études classiques. Ça m’a donné un métier qui m’a permis de vivre assez bien. J’ai aussi fait une maîtrise en création littéraire. »
Ses premiers pas professionnels en traduction ont été posés dans le marketing de la mode. Puis, elle a consacré 18 ans au marketing juridique. « Je viens d’arrêter la traduction, car avec l’intelligence artificielle, le métier change. » Elle en garde tout de même de bons souvenirs. « J’ai appris à écrire de manière très minutieuse et précise. C’est une excellente école d’écriture. »
À travers les années, un autre élément a propulsé son envie de création : en 1996, elle a remporté un prix de la revue Lurelu, spécialisée en littérature jeunesse. « À ce moment-là, je me suis donné le droit de faire ce métier, même à temps partiel. Je savais que ça contrebalancerait ce que j’aimais moins en traduction. »
Après quatre romans et albums jeunesse publiés au fil des ans, elle a publié un tout premier livre d’épouvante : Plus de peur que de mal (Soulières éditeur). « La littérature fantastique, c’est mon premier amour. À 12 ans, je suis tombée sur les œuvres de Maupassant, Jean Ray, Edgar Allan Poe, et ça a été un choc. J’ai adoré ça ! Ça m’a pris du temps à rédiger ce recueil, mais c’était ma façon de leur rendre hommage. »
À une époque où la publication de nouvelles est assez peu fréquente au Québec, Mélissa Anctil désirait témoigner de son amour immense pour cette forme d’écriture.