Marie-Andrée Arsenault est loin d’en être à son premier prix littéraire, mais celui-ci est spécial à ses yeux. « Il a une grande valeur, surtout parce que je ne voulais pas écrire ce livre-là. Je trouvais le sujet trop difficile. » Il faut savoir que Le piège de soie est publié dans la collection Unik, qui demande aux autrices et aux auteurs de puiser dans leur vécu pour y trouver la matière première.
L’écrivaine a donc replongé dans ses années au secondaire pour entreprendre la création. « La première moitié du livre se déroule à l’école. La descente aux enfers, c’est ce que j’ai vécu : beaucoup d’isolement, de plus en plus d’anxiété et de gens qui s’éloignent à cause de ça. »
Si on parle de plus en plus d’anxiété de nos jours, il en allait autrement à l’époque. « On ne mettait pas de mots là-dessus, alors mon anxiété a continué de grandir. Puis, à 33 ans, elle m’a rattrapée et j’ai eu un gros arrêt de travail. C’est à ce moment que je suis partie chez ma tante. » Dans le livre, les deux époques, l’une à l’école et l’autre, des années plus tard, ont été rapprochées pour créer une temporalité en continu. « Au lieu d’être une élève qui a manqué des classes, j’ai été une prof qui a manqué l’école. »
Lasse des récits d’anxiété qui se contentent de gratter le bobo, Marie-Andrée Arsenault a pris le temps d’illustrer les moments très sombres des épisodes anxieux, avant d’émerger vers la lumière.