Le territoire québécois sous la loupe

Le Québec – 50 itinéraires de rêve permet de découvrir les meilleures façons de voyager dans la Belle Province. Riche de photographies de paysages, de villes et d’attraits touristiques, ce livre de voyage est un guide à la fois utile (grâce à ses conseils pratiques) et inspirant en ce qu’il offre des idées de visites qui sortent des sentiers battus  –  de la Côte-Nord jusqu’aux Cantons-de-l’Est. Saluons le fait que les auteurs du collectif nous proposent des lieux à visiter l’hiver (par exemple, des stations de ski) et l’été (par exemple, des vignobles). S’adressant autant au lectorat québécois qu’étranger, ce livre vous donnera certainement envie de (re)découvrir le territoire du Québec par sa diversité d’itinéraires et d’images, qui rendent un réel hommage à la province.

Beau livre alliant images et textes, Le Québec vu d’en haut est plus qu’un simple « livre de table à café », c'est une excursion en hauteur du territoire québécois grâce aux photographies de l’aviateur photographe MARIO FAUBERT. Ces images nous entraînent aux quatre coins du Québec, dans une perspective inédite. On se laisse étonner par la splendeur et la diversité des paysages, au gré des pages ponctuées des chansons de Gilles Vigneault.

Paru dans la collection « Draisine », qui vise notamment à publier des œuvres courtes qui s’inscrivent dans le creuset d’un autre livre, Pleine se présente comme un carnet d’écriture dans lequel MARIE-NOËLLE HÉBERT consigne ses réflexions après la parution de sa bande dessinée La grosse laide (Éditions des Équateurs). Elle livre ici un plaidoyer en faveur du potentiel libérateur de l’art, en partant de l’impact de son livre sur son rapport à son corps, mais aussi sur son entourage. Un complément critique à garder près de soi après avoir lu La grosse laide.

On ne saurait trop insister sur l’originalité de Cœurs, écrit par un cardiologue doublé d’un écrivain. Si le sujet est médical, l’approche n’a rien de « clinique ». D^R ALAIN VADEBONCŒUR explore cet organe sous toutes ses facettes : ses symptômes, ses pathologies et son évolution, de la naissance à la mort. L’aspect biologique est ici inlassablement inscrit dans une dimension narrative. Le médecin livre en effet plusieurs récits de cas qui ont marqué sa carrière et qui exposent une dimension du corps, ce qui permet d’illustrer d’une manière très concrète et accessible ses propos.

Nous autres icitte à l’île est un hommage aux habitants de L’Isle-aux-Coudres, que PIERRE PERRAULT a filmés dans son célèbre documentaire Pour la suite du monde (1963). À travers des portraits et des descriptions du lieu, l’auteur donne à cette île un récit afin d’en assurer la mémoire. Ce livre testament est une occasion de (re)découvrir le regard unique ce de cinéaste de renommée internationale, qui est aussi un grand poète.

La collection « Jardin de givre » des Presses de l’Université du Québec nous offre un ouvrage rédigé par une figure méconnue du militantisme autochtone au Japon, NUKISHIO KIZÔ. L’auteur dénonce, dans Assimilation et vestiges des Aïnous, l’acculturation forcée des Aïnous par l’Empire japonais. La présentation de Daniel Chartier, spécialiste de l’imaginaire du Nord et des écritures autochtones, est fort éclairante. On constate, au terme de cette lecture, la clairvoyance de l’essayiste, qui apparaît comme un précurseur du militan-tisme autochtone. Il est également frappant d’observer les nombreux points de recoupement entre la situation des Aïnous et celle des Premières Nations vivant sur le territoire québécois.

Essayiste dont la réputation n’est plus à faire au Québec, ÉTIENNE BEAULIEU part ici à la découverte de maître Thomas Aubert, qui aurait sillonné le Québec avant Jacques Cartier, mais dont l’existence demeure incertaine. Les quelques traces qui restent de cet explorateur (notamment à Dieppe) incitent Beaulieu à étudier cette figure mystérieuse. 1508. La traversée du vide est un essai aussi poétique que savant, qui offre une réflexion sur la colonisation et une invitation à poursuivre la réécriture de la mythologie nationale du Québec.

Porté par la voix du philosophe LOUIS-ANDRÉ RICHARD, Amis des hommes ? Ruminations sur l’éthique animale se présente sous la forme d’un bestiaire qui met en lumière différentes espèces animales en décrivant leurs singularités. À travers ces vignettes contemplatives, l’auteur offre une réflexion profonde sur la relation entre l’humain et l’animal. Cette prose, aussi existentielle soit-elle, demeure toujours accessible et permet d’éclairer différents débats de société, comme celui concernant l’élevage industriel.

Le chant des sirènes : Récits d’exploration sous-marine en France (1950-1960) aborde les questions environnementales en faisant la part belle à l’univers subaquatique. MYRIAM MARCIL-BERGERON propose en effet de fines analyses littéraires de récits d’exploration marine produits entre 1950 et 1960. L’écriture érudite de l’essayiste nous convie à une réflexion tout autant politique que poétique, et passionnera les férus de littérature et d’histoire comme les adeptes de biologie marine.

Depuis 30 ans, le médecin et poète JEAN DÉSY soigne des patients dans le Grand Nord. Il décrit dans Être et n’être pas : chronique d’une crise nordique le quotidien des Inuits qui vivent dans cette région du monde affectée par diverses crises. Sous forme de journal, l’écrivain nous donne un accès privilégié à ce lieu dans une chronique poignante qui met des images concrètes sur une réalité rarement décrite d’une manière aussi personnelle.

Althusser assassin : la banalité du mâle est un essai résolument critique, qui raconte le féminicide d’Hélène Legotien, commis par l’un des philosophes les plus notoires de son époque, Louis Althusser. Le penseur marxiste a assassiné sa femme, le 16 novembre 1980, ce qui n’empêche pas l’homme de conserver une place dans le monde académique. FRANCIS DUPUIS-DÉRI, que l’on connaît pour ses prises de position féministes radicales, se lance ici dans une enquête qui vire au procès : comment expliquer que les élites culturelles ont été complaisantes à l’égard de ce philosophe ? Un essai important, ainsi qu’un hommage à la mémoire d’Hélène Legotien.

Découvrir le Québec à travers les yeux d’une femme qui y a immigré, voilà ce que propose Je ferai le tour du monde. Porté par la voix de la journaliste ALEXANDRA SZACKA, l’essai se présente comme un récit autobiographique qui offre de riches réflexions sur l’exil, la défense du fait français et les défis rencontrés au cours de sa carrière dans les médias. Si cette lecture est aussi pénétrante, c’est non seulement parce que la vie de l’autrice est palpitante, mais aussi parce que sa passion et son impétuosité innervent chacune des pages.

Écrivain pratiquant depuis de nombreuses années l’essai et directeur de la revue L’Inconvénient, ALAIN ROY étudie de long en large le discours du « grand remplacement » dans son dernier opus. L’auteur porte son regard sur six auteurs, qui sont autant des romanciers, des politiciens que des chroniqueurs (ex. Michel Houellebecq, Mathieu Bock-Côté et Michel Onfray) dans un texte critique, perspicace et minutieux. Les déclinistes a l’intérêt de mettre ces idées dans un rapport de sérialité, en plus de s’en tenir à une analyse proprement discursive, qui laisse de côté les attaques personnelles et les procès d’intention. L’ouvrage apparaît comme un précieux éclairage sur les aspects potentiellement délétères de la théorie du grand remplacement en regard du vivre-ensemble.