Temps libre

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L’autofiction est un genre qui s’est imposé dans le roman depuis quelques années, mais que l’on a moins souvent vu se manifester dans le roman graphique. L’autrice Mélanie Leclerc, en revanche, s’en fait presque une spécialité dans la mesure où ses deux bandes dessinées en sont de vibrants témoignages. Après le succès de Contacts, voici qu’elle est de retour avec Temps libre, toujours chez Mécanique générale. Avec son dernier opus, l’autrice poursuit sa réflexion sur le travail créatif et le rêve. Elle se met en scène, mère de trois enfants qui désire réaliser un documentaire au sujet d’une tante comédienne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Le récit est celui d’une femme qui tente de voler du temps au temps, partagée entre son rôle de mère et son emploi en bibliothèque, ce qui lui laisse peu de moments pour la création de son film. La délicatesse du trait de Leclerc, ses couleurs sombres et ses lavis mettent en lumière de manière très pertinente et très fine les doutes inhérents au processus créatif.