« Souvent, je classe les gens en catégories : ceux qui ont trop aimé leur mère… et les autres. Cela met vite de l’ordre dans mon chaos. » Après avoir placé la figure complexe et rocambolesque du père au centre d’une œuvre dans La ballade d’Ali Baba, l’écrivaine, essayiste et professeure CATHERINE MAVRIKAKIS peint maintenant le portrait poignant de celle de la mère dans ce dixième roman, L’absente de tous bouquets. Habitée par une vulnérabilité aux mille nuances, la narratrice fait le récit de l’amour passionné et tuméfié qu’elle voue sans faillir à sa mère disparue, s’adressant parfois directement à elle, dans cet espace de la fiction qui permet à jamais de l’invoquer. D’une intertextualité fleurie, entre le jardin du cimetière et celui qu’elle entretient sans relâche en elle, la voix de ce roman revendique un amour maternel vrai qui ne laisse plus de place aux secrets familiaux.