Corps vivante

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Après Moi aussi je voulais l’emporter, publié aux éditions Pow Pow en 2017, Corps vivante de Julie Delporte semble, dès la lecture du titre, annoncer une prise de pouvoir de la part de l’autrice. Un état d’esprit que les mots d’Adrienne Rich, en exergue du livre, confirment d’emblée: « If you think you can grasp me, think again/My story flows in more than one direction ». Car si ce roman graphique s’amorce avec le récit des doutes et celui, plus bouleversant encore, des violences sexuelles subies, son cours nous entraîne bientôt vers la douce puissance des pensées qui se révèlent et des volontés qui s’affirment: « J’ai voulu être Tove Jansson, Courtney Barnett, Chantal Akerman… J’ai voulu être une lesbienne avant d’avoir du désir pour les femmes. Et avant de tomber amoureuse de l’une d’elles. La voilà, mon histoire. » Une histoire qu’elle illustre aussi à travers un travail d’artiste organique, minéral, rempli de couleurs, de vie et de douceur.