Le fil du vivant

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Fiction écologique, Le fil du vivant d’ELSA PÉPIN ? Oui… Mais pas uniquement. L’autrice, qui nous a offert Les sanguines chez le même éditeur (Alto), poursuit avec ce deuxième roman son exploration littéraire des limites : celles du corps mais, également, celles des rôles que nous revêtons… et dont les obligations, goulûment, nous dévorent. Un thème qui s’exprime dans ces pluies diluviennes qui poussent Iona à fuir Montréal, contre son gré, avec ses deux enfants, trame actuelle qui se superpose au passé de la jeune mère et dans lequel vit encore le fantôme famélique mais poétique de Vas : « Je suis une dopée dévorée par sa dose. Une ogresse mise au four par Hansel et Gretel. Les mangeurs finissent bouffés. La vie roule sur elle-même. » Et dans ce combat intérieur entre la puissance implacable de la montée des eaux et celle de ses envies, Iona fera face à cette cruelle insatiabilité du monde que la plume d’Elsa Pépin raconte à merveille.