L’identité d’un peuple est intimement liée à la manière qu’il a d’habiter son territoire. Au Québec, comme dans toutes les sociétés industrialisées, le rapport à la terre en est surtout un d’exploitation des ressources et d’extractivisme outrancier. Les fondements mêmes du pays Canada sont un récit de grandes entreprises qui exploitent le sol et développent des cités au gré des besoins en ressources. Dans La lutte pour le territoire Québécois. Entre extractivisme et écocitoyenneté, publié chez XYZ, le géographe et militant écologiste Bruno Massé propose d’interroger les rapports de pouvoir qui animent notre relation au territoire et de considérer le Québec autrement que comme une vaste mine à ciel ouvert où il s’agit de piger au profit de la croissance économique. Il suggère ainsi une fierté nationale renouvelée, davantage orientée vers la beauté des paysages et la santé des écosystèmes plutôt que sur l’envergure de chantiers et la multiplication des possessions matérielles.