Méduse

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La beauté. Cette arme absolue, incontestable, dont l’absence est cruelle pour celles à qui elle fait défaut. Telle est la douleur de Méduse, personnage du plus récent roman de MARTINE DESJARDINS, que l’on ne connaîtra jamais que sous ce nom et qui, depuis la naissance, porte le fardeau de la laideur, de ces yeux monstrueux dont la nature l’a dotée. Abandonnée par son père aux murs cauchemardesques de l’Athenaeum, soumise aux perverses volontés des bienfaiteurs de cet institut qui ne lui apprend rien, Méduse transformera bientôt son apparente malédiction en pouvoir. Un pouvoir résolument féminin qui, à l’instar de celui de ses sœurs mythologiques et marines, fera de tous ceux qui la croiseront une proie potentielle. Figurant sur la liste préliminaire du Prix des libraires 2021, cette Méduse, dernière-née de l’univers envoûtant de Marine Desjardins, est, par ce plaidoyer magnifique sur la puissance du corps féminin, son œuvre la plus férocement féministe.