Maple

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Incarnée par Sandrine Bisson qui pousse la narration au-delà de l’interprétation, Maple est un personnage haut en couleur et franchement attachant. Dans un dialecte hochelaguien cru et imagé, cette prostituée au passé trouble et fraîchement sortie de prison enfile les jeux de mots et tournures de phrases avec une intelligence verbale et un humour à tout casser. « J’aurais pu regarder la vérité en face, mais je préfère la prendre en levrette. Tout est une question de point de vue. Entre Boubacar qui me gardait à l’œil d’un peu trop près et un tueur qui me menaçait directement, j’avais peu de marge de manœuvre. La justice et la liberté sont des maîtresses exigeantes, et elles s’entendent rarement entre elles. La plupart des gens s’en tiendront loin, se trouveront des hypothèques, des causes et des jobs toutes faites agencées à leur vie toute frette. Toujours plus facile de vendre des laisses à ceux qui ont déjà la chienne. » Avec sa parlure et sa franchise déroutante, elle nous transporte dans une enquête macabre qui sert presque de prétexte à découvrir sa personnalité tonitruante. Dans ce Maple grinçant de DAVID GOUDREAULT, on jette un regard presque attendrissant sur une réalité plutôt sombre : celle de la rue, de la prostitution, de la dureté de certaines vies, le tout sur fond de meurtres en série que Maple se donne la mission périlleuse de résoudre.