Bande de colons. Une mauvaise conscience de classe

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Philosophe, essayiste et polémiste québécois bien connu en France, Alain Deneault poursuit son travail critique avec une rigueur et un souci de documentation inégalé. Dans Bande de colons. Une mauvaise conscience de classe, chez Lux éditeur, il revisite le mythe national canadien à la lumière des théories d’Albert Memmi et de Karl Marx, mais en y ajoutant son grain de sel. Au diptyque colonisateur / colonisé, il ajoute une variable, qui a toujours été là, en creux, mais trop peu mise de l’avant : le colon. À ce titre, pour lui, le Québécois n’est pas un colonisé, mais bien un colon, en ce qu’il sert de courroie de transmission au colonisateur dans l’exploitation du territoire. Deneault trace un portrait sombre du Canada, qu’il réduit à un ensemble de volontés colonisatrices issues de la soif de pécule de quelques oligarques, qui exploitent au passage à la fois les ressources et les êtres sur le territoire. Il s’agit d’un essai exigeant, polémiste, mais terriblement éclairant pour quiconque a envie de découvrir les facettes moins glorieuses de l’histoire canadienne et du capitalisme global, par extension.